A Lyon, la 8e édition de Sens Dessus Dessous
La Maison de la Danse propose un tour d’horizon de la création européenne, avec La Veronal, (La) Horde, Oona Doherty, Amala Dianor… et un focus sur la jeune création.
Le festival Sens Dessus Dessous se présente sous un jour résolument européen, en résonance avec son statut de Pôle européen de la création. Oona Doherty, La Veronal, Gisèle Vienne, (La) Horde et Pierre Pontvianne : La Maison de la Danse présente un bouquet très « tendance » de la danse la plus actuelle. Et plus encore: Comme pour faire sienne la devise think global, act local, Sens Dessus Dessous « propose pour la première fois un rendez-vous avec la création chorégraphique régionale ».
Mais la « distribution » ou plutôt le « line up » est tout aussi européen, alors qu’il s’agit de présenter des travaux en cours de trois compagnies auxquelles la Maison offre l’accueil studio, précieux dispositif permettant de travailler sur des projets encore fragiles dans des conditions professionnelles.
Résonances d’une Europe en quête de liens
(La) Horde, ce trio qui secoue le monde de la danse, présente sa dernière production d’avant leur nomination à la direction du Ballet National de Marseille : Marry me in Bassiani, une collaboration avec un ensemble de danse traditionnelle géorgien, initiative qui affirme avec force l’espace culturel partagé qu’est l’Europe, puisque la Géorgie revendique que ses danses sont les plus anciennes d’Europe et la source de toutes les danses populaires du continent.
Si une telle affirmation ne peut être vérifiée, le résultat de la collaboration entre (La) Horde et les danseurs de Tbilisi est une véritable démonstration de la force des racines partagées [lire notre critique]. Autour du spectacle, on pourra découvrir vidéos, DJ sets et films en 360°, dans un ensemble de propositions inspirées de l’univers de (La) Horde.
Autre citoyenne Européenne, Gisèle Vienne, Franco-Autrichienne de son état, oppose à la fête de mariage traditionnelle mais dynamitée géorgienne une rave party occidentale où éclatent les solitudes tout aussi violentes, alors que des couples tentent de se former [lire notre critique].
Et quelque part, cette quête d’être ensemble est la même, dans toutes les pièces de cette édition. Elle prend une forme plus mystique chez Amala Dianor dans The falling stardust [lire notre critique], une résonance radicalement éco-féministe chez Oona Doherty dans LadyMagma [lire notre critique], un ton politique et inquiétant avec Marcos Morau et sa compagnie La Veronal dans Pasionaria [lire notre critique] et une brillance philosophique chez Pierre Pontvianne dans Mass [lire notre critique].
Jeunes créateurs européens
Un temps fort à l’intérieur du festival est consacré aux jeunes créateurs, invitant trois compagnies à présenter leurs travaux « en cours » dans l’espace intime du studio de la Maison de la Danse. L’idée d’une Europe métissée y est tout aussi présente, par exemple avec la Franco-Portugaise Joana Schweizer, formée au CNSMD de Paris et de Lyon. Avec sa Cie Aniki Vóvó, elle se consacre à des recherches entre danse et musique qui intègrent l’instrument et le musicien comme partenaire chorégraphique, intégrant une dimension aérienne.
Benjamin Coyle (Cie Kopfkino) est d’origine germano-anglaise, et aujourd’hui Français d’adoption. Travailler sur une création intitulée La Séance, où il interroge les forces qui émanent de la mémoire de nos défunts reliés aux collections d’objets fétiches.
En 2012, Julia Moncla et Thomas Demay (Collectif AR) ont fondé le collectif AR dont les membres sont issus du CNSMD de Lyon.
Leur démarche se fonde sur la présence de musique live, rencontrant la danse contemporaine sur le plateau. Leur création en cours, Placement libre, se fonde sur l’acte de marcher et interroge ce que nos corps véhiculent lorsqu’ils s’engagent dans le mouvement.
Thomas Hahn
Sens Dessus Dessous, 8eédition. Du 9 au 25 mars 2020.
Maison de la Danse de Lyon et Bonlieu, scène nationale d’Annecy (Crowdde Gisèle Vienne)
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