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Plein Phare, acte 1 !

Diversité des formes, diversité des esthétiques : tel est le mot d’ordre du nouveau festival lancé par le Phare - CCN du Havre Normandie, dirigé depuis janvier 2022 par le chorégraphe Fouad Boussouf. Du 18 novembre au 3 décembre.

Le titre donne le ton : en se baptisant Plein Phare, la manifestation concoctée par la nouvelle équipe du CCN du Havre entend braquer les projecteurs sur le spectre le plus large possible de la création chorégraphique. Le même souci d’ouverture se retrouve dans le choix des partenaires associés à l’évènement, qui vont de la scène nationale du Volcan au Centre pénitentiaire - qui accueillera une représentation et des ateliers de danse à destination des détenus dans le cadre du projet Culture et Justice. Les spectateurs eux-mêmes sont invités à entrer dans la danse via plusieurs projets participatifs et festifs.

Le riche programme des festivités, du 18 novembre au 3 décembre, répond à ces objectifs avec une vingtaine de propositions dont trois créations, des performances gratuites in situ dans divers lieux de la ville, des pratiques amateurs et une rencontre avec Fouad Boussouf, ouverte à tous, intitulée « Aux Arts, citoyens ! » sous l’égide de l’Université Populaire.

Dès le 18 novembre, le festival affiche son éclectisme avec une Performance de Filipa Correia Lescuyer, Maelo Hernandez et Clémence Gaudin au conservatoire Arthur Honegger, dans le cadre des « Rendez-vous d’Arthur », et une représentation dédiée aux détenus, à la maison d’arrêt de Saint-Aubin-Routot, du duo Yës de Fouad Boussouf. Créé « avec le cœur » en 2021, il met à l’honneur les jeunes danseurs Yanice Djae et Sébastien Vague dont le chorégraphe avait repéré les talents lors d’ateliers hip hop (la pièce est reprise le 23 novembre à 16h au Pôle Simone Veil, en entrée libre, et le 25 novembre à 20h15 au Phare lors d’une Soirée partagée).

L’ouverture officielle du festival a lieu le lendemain au Phare, avec la création de Âmes de Fouad Boussouf, un solo interprété par Sami Blond, qu’accompagne au plateau un « autre soi » en la personne de Mathieu Morelle, entre parcours de vie et échappées poétiques. En préambule, on pourra applaudir Emprise, premier solo de Maxime Cozic en forme de carte d’identité chorégraphique, et terminer la soirée en en dansant grâce au DJ Set de DJ Lorkestra. Le lendemain s’adjoint au même programme la Carte Blanche de Jann Gallois, un trio féminin créé en 2016 mais différent à chaque reprise, en fonction des choix de composition laissés aux spectateurs.

Le 22 novembre, on découvrira en entrée libre, au Muma du Havre, le solo Incarnation de Margot Dorléans, traversé par les influences du yoga et du shiatsu (la même danseuse proposera le 3 décembre à 11h30 au Phare une sortie de résidence sous le titre d’Essaimer). Un peu plus tard au Phare, dans l’acéré Uppercut d’Anthony Egéa, trois interprètes féminines rendront à la danse classique toute sa puissance offensive.

Le jour suivant le jeune public est à l’honneur avec Le Large, de Malgven Gerbes et David Brandstätter, destiné aux 3 - 5 ans accompagnés d’un adulte. En soirée, Fouad Boussouf présente une seconde création, Cordes, qui explore le sens et les utilisations de l’accessoire éponyme, avant une reprise de Näss (les Gens), magnétique transe rythmique et chorégraphique (Lire notre critique) qui donnera par ailleurs lieu, le 26 novembre au Volcan, à des ateliers de danse encadrés par Filipa Correia Lescuyer.

Le 25 novembre au Phare, les Italiens Alice Carrino et Cristian Cucco mettent en gestes subtils et loufoques, à 19h30, une Delicious Overdose de friandises. A 21h, Léa Cazauran et les dix-huit membres du crew féminin Lady Rocks enchaînent un show survolté, marqué par un hip hop de combat, et une Party ouverte à tous qui rappelle le rôle social de la danse. Et le 26 novembre, sera donnée au Volcan Navy Blue, pièce pour douze interprètes d’Oona Doherty qui questionne la notion de communauté humaine. (Lire notre critique)

La seconde semaine de festival débute le 28 novembre au Phare avec Dernière, de Claire Laureau et Nicolas Chaigneau, une variation sur l’absurde autour de la notion d’échec donnée. Elle se poursuit avec Beauté Batarde de Rémi Esterle, représentée le 29 novembre à 12h30 à la Maison de l’Étudiant du Havre puis à 20h au Phare, qui confronte le tango au rap. Le 30 novembre, la danseuse et chorégraphe Ana Pérez s’interroge dans Répercussions, à la Bibliothèque Universitaire du Havre, sur son héritage flamenca – et le 1er décembre au Phare, fait suivre son solo d’une Performance Poésie et Corps.

De son côté Christian Ubl propose au public de tout âge un très participatif Bal des Flamants rouges à 14h et 17h au CEM - Centre d’Expression Musicale du Havre, précédé d’ateliers de 45 mn pour devenir un parfait « baldancer ». Le soir à 20h, la danseuse Sarah Crépin présentera au Phare, avec la complicité chorégraphique d’Etienne Cuppens, Attendez-moi ! Solo pour Zouzou, issu d’une résidence d’artiste au Musée d’art moderne de la ville.

Le 1er décembre à 20h30 au Phare, Julien Boclé donne à voir et à entendre (musique en piano live de Philip Glass) la gestuelle hip hop de son solo L’Homme et la mer, troisième création du festival précédée à 20h d’une Performance Poésie et Corps.

Lors de la Soirée partagée du 2 décembre, se succèdent Comme un symbole d’Alexandre Fandard, un autoportrait en forme de manifeste contre les stéréotypes s’attachant au ‘garçon de banlieue’, et A Bientôt de Johana Malédon, quintet récompensé par le grand prix du Concours Sobanova des jeunes chorégraphes. Les deux pièces sont reprises pour la journée de clôture du festival, le 3 décembre au Phare, accompagnées du solo haut en couleur de Joana Schweizer Un Oiseau, et suivies à 22h par un DJ Set de la même artiste, histoire de terminer en dansant plus de deux semaines de découvertes et de partages !

En parallèle et durant toute la manifestation, auront lieu des formations en partenariat avec le CDCN de Falaise et le CCN de Caen en Normandie, des échanges artistiques avec les étudiants de l’ESADHaR du Havre, un Focus Jeunesse comprenant divers actions d’initiations en direction des étudiants de l’Université du Havre, de l’Université de Nanterre et des lycéens de l’option danse du Lycée François 1er du Havre, tandis que les collégiens pourront de leur côté assister à un « Ciné-Rencontre » au Sirius (performance in situ de Yanice Djae et Sébastien Vague et projection du court métrage Ballet Urbain).