La 2e édition de BOOST Festival de Danses Urbaines
BOOST, festival de danses urbaines, initié par les Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis, souhaite mettre un « coup de projecteur sur l’histoire et l’actualité des danses dites urbaines et nées hors des institutions ».
La 2e édition de cette manifestation qui va se dérouler du 2 au 9 avril 2025, rappelle un peu les fameuses Rencontres de danses urbaines qui animèrent La Villette dans les années 90. Sauf que ces rendez-vous proposés par les Rencontres de Seine-Saint-Denis et l’Établissement Public Territorial Est Ensemble impliquent plusieurs sites et cités : Bagnolet, Bobigny, Bondy, Le Pré Saint-Gervais, Les Lilas, Montreuil, Noisy-le-Sec, Pantin et Romainville.
BOOST est un substantif provenant du verbe to boost, mot d’usage en Angleterre depuis au moins le début du XIXe siècle et pouvant se traduire chez nous par : stimuler, remonter, gonfler, exalter, doper, survolter, renforcer, impulser, soutenir, consolider, donner un coup de fouet, donner un coup de pouce supporter. Tantôt boost qualifiera l’énergie propre aux danses de rue, tantôt l’appui de l’institution aux formes d’expression de la jeunesse. Cela va sans dire : dans un but d’insertion dans le domaine artistique et d’inclusion socio-professionnelle.
BOOST souhaite mettre un «coup de projecteur sur l’histoire et l’actualité des danses dites urbaines et nées hors des institutions» et élargir le terrain de jeux aux disciplines issues du hip-hop et du break : waacking, pantsula, house, électro, krump, afro, etc. S’y illustreront des représentants de ces domaines et, pour ce qui est de la danse, des styles chorégraphiques de Nach, Ismaël Metis, Raphaël Stora, le collectif Adelphes, Marmaille, Grégory Lucilly, Théophile “Rokej” Bensusan / compagnie Benthé, We The Lions, Flen’s, Boxcrew, Chris Fargeot + SAKI + Andrège Bidiamambu & Seren Kano, Bouziane Bouteldja / compagnie Dans6T, Sons of Wind.
Chaque jour, que ce soit sous forme de spectacle, de conférence dansée, de battle ou de projection de film, un temps fort contribuera à initier le public à ces pratiques et, par là même, à mettre en valeur et à l’honneur « celles et ceux qui racontent l’histoire de la culture hip-hop ». Parmi les événements au programme et les artistes retenus pour cette édition, on notera les prestations de chorégraphes confirmés, à commencer par la figure française du krump, Nach, de quelques autres, déjà repérés par la presse spécialisée, sans oublier les individus et collectifs émergents.
Dans sa conférence dansée Nulle part est un endroit, Nach se propose de tisser « les ancrages multiples et les géographies mouvantes de sa pratique artistique », de revenir sur sa rencontre avec la communauté krump et d’élargir la base de celui-ci au butô, au flamenco, au kathakali et l’art de la marionnette. Ismaël Metis, avec sa conférence performée Le rap est une musique de vieux, souhaite décrypter les origines de cette musique indissociable, au départ du moins, du hip-hop, devenue la plus écoutée en France aujourd’hui mais qui reste méconnue.
Le documentaire de Raphaël Stora Les promesses du sol, présenté sous l’égide du festival Ciné-corps, trace l’itinéraire d’un danseur de rue parisien au moyen d’un corpus d’archives enregistrées quinze ans durant qui vont du battle hip-hop improvisé à la création de groupe sur scène. Bifurquer, du collectif Adelphes qui s’est rapproché de l’association La Possible Echappée, accolera talk et battle en ouvrant un espace de dialogue entre danses et handicap. Sera présenté le film de Grégory Lucilly, Marmaille, version réunionnaise de A Star is Born, avec pour héros un adolescent aspirant à remporter un concours de breakdance.
Théophile 'Rokej' Bensusan et la compagnie Benthé vont créer Doom, une série de tableaux dansés explorant notre rapport au temps, illustré par l’étirement, le gel et la contraction du mouvement. Avec We The Lions, L'Brahech questionnera par le fait et le geste les états d’âme propre à l’adolescence. Pas de rencontre chorégraphique sans la notion de défi : celui de BOXCREW du Montreuillois Aniss Orblin a pour titre I.T. Battle. La projection du long métrage de Spike Lee, Do the Right Thing, sera suivie d’une démo de Juste Debout sur la musique du générique du film.
Chris Fargeot, SAKI, Andrège Bidiamambu et Seren Kano se partageront la soirée avec 3h33 in my room (through the window), une création commune sur une B.O. d’Ulysse Zangs et la diffusion d’un court métrage de SAKI consacré à la culture urbaine.
La danseuse et chorégraphe Chris Fargeot délivre une partition sensible, tel un cheminement chaotique de pensées, entre décision et rédemption. Andrège Bibidamambu
et Seren Kano nous offriront quatre trois ◇ : △, titre crypté d’un spectacle à base de locking.
Cour de récré de Bouziane Bouteldja est une synthèse d’extraits d’impromptus chorégraphiques de la compagnie Dans6T présentés dans les cours d’écoles, de collèges et de lycées à travers la France. Boost X La Place donnera une idée de deux solos en cours : celui de Pierre-Claver Belleka aka Dexter, Griot, A deep story qui rend hommage aux danses africaines comme le Sabar, le Lamb, le Bikutsi, et celui de Nadia Gabrieli Kalati aka Nadéeya GK, Sawata, voyage introspectif sur les racines culturelles.
Nous pourrons retrouver Bouziane Bouteldja et Dans6T dans Des danses et des luttes, qui entremêle l’histoire avec un grand « h » et des sources de la danse comme le flamenco, le pantsula, les traditions celtiques, le voguing et le krump. Dans le nouveau spectacle de Mazelfreten, Memento, six interprètes auront pour tâche de fusionner hip-hop et électro. Le festival se conclura sur une carte blanche à S.O.W. (Sons of Wind), soirée festive bourrée d’énergie, à n’en pas douter.
Nicolas Villodre
BOOST Festival de Danses Urbaines du 02 au 09 avril 2025
Photo de preview : © Gwael Desbond © Cine Nomine
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