Nouvelle édition de Faits d'Hiver !
Rendez-vous devenu incontournable pour la danse Le festival Faits d'Hiver qui se déroulera du 17 janvier au 16 février 2022 prend ses quartiers dans 16 lieux différents de Paris et de la couronne pour offrir 15 créations en 51 représentations…
Cette édition exceptionnelle comprend même deux lieux, vingt représentations et cinq créations de plus que la précédente, celle de 2020, puisque 2021 n'a existé que sous forme de quelques présentations professionnelles et d’une forme de revue…Cette programmation ambitieuse met la manifestation au niveau des plus importants festivals nationaux. « C'est la même ambition voire un peu plus que celle que nous avions pour l'édition 2021 hélas annulée. Nous avons même renforcé notre proposition car il n'y a pratiquement pas de reports venus de l’édition précédente à part Sur le Carreau d'Yves-Noël Genod. au Carreau du temple et les deux d'Abaca de Béatrice Massin au théâtre du Garde-Chasse des Lilas ! » précise Christophe Martin, le directeur artistique. Créé à l'origine comme un « festival d'auteur » par Karine Saporta, en 1999, Faits d'Hiver est devenu aujourd'hui un lieu de découverte, une occasion de consécration et un pouls où l'on perçoit le battement du cœur de la danse.
Pour les découvertes, il faudra, cette année, porter attention à Anne-Sophie Lancelin et Carole Quettier dont les propositions ouvriront la manifestation le 17 janvier à Micadanses. Teresa Vittucci qui fait l'affiche de la manifestation est presque encore dans cette catégorie des découvertes, mais Doom, son duo avec le compositeur Colin Self (une proposition « hors les murs » du Centre Culturel Suisse), vaut déjà reconnaissance.
Comme An Immigrant’s Story la pièce de Wanjiru Kamuyu où elle expose son propre parcours depuis le Kenya jusqu'à Paris via les USA, tout en donnant la parole à des émigrants qui ont suivi un chemin plus heurté que le sien. A noter que cette pièce qui comporte nombre de témoignages intègre une traduction en Langue Française des Signes (LFS) qui participe entièrement de la création. Reconnaissance aussi pour Amazones de Marinette Dozeville qui diffuse là, et pour la première fois, une pièce d'ampleur à Paris.
On remarquera la place prise par les femmes dans la programmation, mais Christophe Martin élude la question « c'est comme cela, cela a toujours été le cas et ce n'est en rien une marque de fabrique du festival » en revanche, il souligne qu'à l'exception de deux soli, toutes les propositions de cette année se caractérisent, à rebours d'une tendance malthusienne des programmations actuelles par des distributions importantes : jusqu'à douze danseurs. Et Christophe Martin de remarquer « il y a une sorte d'antienne répétée à l'envi qui veut que la danse contemporaine ne produise plus que des solos. Ce n'est pas vrai et loin de là. J'ai été content de pouvoir programmer une majorité de pièces avec plus de cinq interprètes, et même beaucoup plus : sept pour Marinette Dozeville et François Veyrunes, dix pour Ashley Chen et jusqu'à quatorze [2x7 puisqu'il y a une version homme et une version femme de l'étonnant Bêtes de scène de Jean-Christophe Bleton (à la Mac de Créteil les 25 et 26 janvier).
Or ce sont des compagnies moyennes, pas des Centres Chorégraphiques Nationaux. Ce qui prouve qu'elles sont parvenues à monter de grosses productions. En revanche, on peut constater que toutes ces propositions sont visibles dans des théâtres de la petite couronne. Il y a un problème de plateaux dans Paris, comme s' il n'y avait plus de scène pour accueillir ces propositions de compagnies moyennes, qui ne sont plus émergentes et demandent un peu d'espace ! »
Financée très largement par la Mairie de Paris via Micadanses, avec des apports de la région Ile-de-France et la Drac, la manifestation dépend largement de sa billetterie pour équilibrer son budget. La situation rend donc un peu soucieuse l'équipe. « Pour le moment, nous continuons comme prévu » positive Christophe Martin, en particulier pour la dernière soirée du festival, le 16 février. Cette clôture, comme d'usage pour Faits d'Hiver, est l'occasion d'une sorte de micro-festival dans le festival. Un artiste se chargeant d'une programmation un peu singulière baptisée Blitz. Cette fois, il s'agit d'un hommage à Mié Coquempot, chorégraphe disparue le 5 octobre 2019 à l'âge de 48 ans.
Cela permet à la compagnie de faire vivre son répertoire, explique encore Christophe Martin. Il y aura deux solos de Mié puis une Jam qui suit un protocole habituel de la chorégraphe et qui fait intervenir le public directement. Pour moi c'était important. La dernière pièce de Mié a été programmée dans Bien Fait [« l'autre » festival, plus expérimental, organisé par Micadanses] et nous n'avons pas pu présenter la suivante, L'Offrande Musicale, qui n'a été montrée qu’aux professionnels à cause de la Covid. Très personnellement, je m'entendais bien avec Mié. Quand nous préparions son ultime passage, elle m'avait fait remarquer que je lui avais fait son premier contrat et son dernier… » En espérant que les contraintes sanitaires auront le bon goût de ne pas troubler cette fête-là.
Philippe Verrièle
Festival Faits d'hiver du 17 janvier au 16 février 2022
Informations
micadanses - 20 rue Geoffroy l’Asnier - 75004 Paris
Image de preview : "Appelez moi madame" - Leïla Gaudin © Calypso Baquey
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