Error message

The file could not be created.

Soirée Carolyn Carlson avec « Prologue » et « The Seventh Man »

Dans le cadre d’Indispensable !, l’Atelier de Paris a présenté une improvisation de Carolyn Carlson et une pièce interprétée par Riccardo Meneghini, signée par la danseuse et chorégraphe.

Carolyn Carlson sur scène est toujours un événement exceptionnel. Vêtue de noir et accompagnée au saxophone par Guillaume Perret, elle déploie chaque infime partie de son corps tel un oiseau en plein vol. Ses multiples mouvements tous en pleins et déliés révèlent une rare sensibilité et une intériorité qui exprime autant la joie que la souffrance, l’amour et la vie. Quelle puissance ! Quelle présence incroyable ! Quelle autorité et quelle poésie dans cet opus qui synthétise tout le parcours de cette immense artiste. 

Depuis tant d’années, chacune de ses présences subjugue, fascine et ensorcèle le public tant Carlson semble s’immiscer au sein notre âme. 

Galerie photo © Laurent Philippe

Alors que le musicien reste en scène, son Prologueest immédiatement suivi par The Seventh Man interprété par Riccardo Meneghini. Pour ce solo, Carolyn Carlson s’est inspirée de Le Septième, d’Attila József. Un poète hongrois révolté, maudit de son vivant, pauvre la plupart du temps, devenu une icône à titre posthume. Elle rend hommage à sa lucidité désespérée, à son esprit libre : « C’est sous la tombe du monde que tu te démènes ! À toi d’être le septième ! » avait-il écrit.

Avec seulement deux chaises recouvertes de chemises aux différentes couleurs, le danseur dessine les singulières personnalités d’un être en rupture d’identité. Remarquable technicien, il est totalement imprégné par l’excellente chorégraphie de Carolyn Carlson qui conjugue tous les états de cet homme. Très rapide et très précise, la danse est périlleuse car elle l’oblige à se mouvoir sans un seul instant de répits. 

Galerie photo © Laurent Philippe

En enfilant six chemises, car la septième qui est noire demeure en suspens, Riccardo Meneghini met parfaitement bien en exergue ce poème en mouvement qui dévoile les différents visages d’un être, ses ruptures, reconstructions et promesses du présent.

Un voyage hypnotique sur les métamorphoses qui font de nous des êtres pluriels.

En cette période si difficile, la soirée Carlson était indispensable tout comme le titre de cet événement programmé par l’Atelier de Paris en ouverture de saison.

Sophie Lesort

Spectacle vu au théâtre de l’Aquarium le 12 septembre 2020

Prologue : de et avec Carolyn Carlson,

The Seventh Man : chorégraphie Carolyn Carlson

 Interprétation : Riccardo Meneghini

Musique live : Guillaume Perret

Lumières : Guillaume Bonneau.

Catégories: 

Add new comment