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A Lyon, la 3e édition du « Moi de la danse »

Le chorégraphe-auteur est au centre de l’édition 2018 du festival explorateur, organisé par Les Subsistances.

Encore jeune, ce rendez-vous avec l’art chorégraphique affiche pourtant clairement sa mission : Interroger le geste chorégraphique à travers l’identité de son inventeur, et inversement. Qu’ils soient en train de s’affirmer ou bien des personnalités déterminantes, les chorégraphes-auteurs, souvent également interprètes, sont ici invités à mettre en lumière leur singularité.

L’intimité du chorégraphe et de l’interprète

Par ce festival annuel, Les Subsistances affirment leur rôle de découvreur. Deux auteurs chorégraphes coproduits par Les Subsistances, Harris Gkekas et Cécile Laloy, ont ainsi été soutenus pour leurs créations respectives, grâce à une coproduction et des résidences.

Gkekas interroge, dans son solo Mille, la transformation et la mutation d’un être et dresse »un portrait où chaque étape raconte la vanité de la précédente », face à un symbole puissant : Une énoirme toile représentant une peau, qui éclate et laise place à une autre, comme chez le serpent. Nourri des réflexions de Gilles Deleuze et Félx Guattari, , ce solo montre aussi la mue d’un interprète. Car Gkekas vient de la danse classique (Ballets du Rhin, du Grand Théâtre de Genève et de l’Opéra de Lyon) pour se tourner vers l’iunivers contemporain, par exemple en collaborant avec Yves-Noël Genod.

La richesse de la scène lyonnaise

Il faut ici parler de Christian Rizzo, avant de revenir aux jeunes chorégraphes auteurs coproduits par Les Subsistances. Rizzo vient au Moi de la Danse avec Julie Guibert qui interprète le solo b.c., janvier 1545, fontainebleau. Non seulement parce Guibert vient, comme Gkekas, des rangs du Ballet de l’Opéra de Lyon. Mais surtout parce que Rizzo interroge dans cette pièce, créée en 2007, ce que signifie écrire la danse pour un être autre que soi-même, alors qu’on ne peut faire abstraction de la proximité des deux artistes dans le processus de création. « Qu’est-ce que la forme solo quand elle n’est pas dansée par soi-même », demande Rizzo en 2007. Et affirme en même temps sa veine de plasticien, entrant en dialogue avec la personnalité de l’interprète à travers la scénographie.

Cécile Laloy aborde l’écriture pour l’autre par la présence d’un homme et d’une femme, répondant par la danse au récitatif sur le thème du péché originel, extrait de la Passion selon Saint-Matthieu de Bach, retravaillé par Olivier Bost et Damien Grange. Ca s’appelle, très sobrement, Duo, et s’inscrit dans le projet Passion(s) initié par Florence Girardon (Cie Zélid) qui propose à plusieurs chorégraphes, dont Maguy Marin, de dialoguer chorégraphiquement avec cette œuvre de Bach. Egalement soutenue par Les Subsistances (coproduction et résidence), Duo complète le volet lyonnais de cette édition dédié au lien organique entre l’auteur et l’interprète.

Galerie photo © Alice Laloy

Du Berghain de Berlin aux Rois de la piste

Le Moi de la danse se poursuit avec Weaver-Quintet d’Alexandre Roccoli, également chorégraphe lyonnais, mais formé chez Mathilde Monnier à Montpellier et passé par le Théâtre du Soleil et des aventures d’art et de vie à Berlin. Cette pièce qui est, entre autres, le fruit des trois résidences aux Subsistances, réunit, malgré son titre, « seulement » trois danseuses. Le « quintet » affirme alors la participation intégrante des lumières de Rima Benbrahim et de la musique de Deena Abdelwahed dans cette pièce qui interroge la mémoire ouvrière et les effets de transe en Italie du Sud, liées au mythe de la tarentelle et des danses traditionnelles exutoires.

Galerie photo © Romain Etienne

Et en clôture de cette édition, on revient presque au solo, avec Les Rois de la Piste de Thomas Lebrun, où chacun.e s’offre un moment de gloire sous les projecteurs et joue des identités réelles ou fantasmées. On est au cœur de l’univers de la boîte de nuit, là où  Alexandre Roccoli, au fameux Berghain de Berlin, avait à un moment l’habitude d’orchestrer les fulgurances nocturnes.

Thomas Hahn

Le Moi de la danse

Lyon, les Subsistances, du 11 janvier au 3 février 2018

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