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Le festival de Marseille

En septembre 2015, Jan Goossens a  succédé  à Apolline Quintrand, directrice-fondatrice de la manifestation. Sa première programmation ayant pour thème Un voyage hors de soi, il désire se lancer dans de nouvelles directions en traversant de nombreux univers grâce aux différents corps et aux différentes esthétiques. Il explique les choix de son affiche.

« Un voyage ne se fait jamais seul. Cette édition se profile clairement comme la découverte d’une famille artistique dont beaucoup de membres viennent pour la première fois à Marseille »

Ainsi, jusqu’au 19 juillet et dans divers lieux de la cité phocéenne vont se côtoyer Peter Sellars et Regg Roc qui nous livrent avec Flexn une image inquiétante, mais pleine d’espoir aussi, de la vie de jeunes Noirs américains à Brooklyn. Radhouane El Meddeb montre dans Heroes comment de nouvelles danses émergent dans le creuset culturel de Paris.
 

Lemi Ponifasio puise dans les traditions maories du Pacifique et, dans ce sillage, Stones In Her Mouth chante la force de la femme dans une société en mouvement. Kinshasa Electric de Ula Sickle et son équipe nous emmènent dans un night-club de Kinshasa, Paris ou Rio de Janeiro : les danses urbaines jettent des passerelles par delà les continents. Dans Gala, Jérôme Bel fait danser Marseille, avec des performeurs locaux qui n’ont pas de passé commun et qui, pourtant, construisent un spectacle ensemble.

 

« Le Festival de Marseille affiche en 2016 un caractère multidisciplinaire marqué. Le « métissage » est plus que jamais la réalité de nos arts et de nos villes ». Pour preuve, Taoufiq Izeddiou qui aborde à Marrakech des questions cruciales, tout aussi cruciales pour les Européens, Brett Bailey, depuis l’Afrique du Sud, adapte le Macbeth de Verdi, Alain Platel croise l’Europe et l’Afrique dans Coup Fatal, le compositeur Fabrizio Cassol mêle langages musicaux et traditions orchestrales, tandis que les danseurs de Badke ou les fascinantes Lisbeth Gruwez, Eszter Salamon et Mélanie Lomoff louvoient entre tradition et avant-garde, danse classique et danse contemporaine, art et politique. Tous ont un atout commun, le « mélange ». Macbeth est-il un opéra ou du théâtre musical ? Coup Fatal une soirée de musique baroque européenne ou un concert pop congolais ? Marlene Monteiro Freitas, une artiste du Nord ou du Sud ?

 

« Ces danses offrent beauté, poésie et vision, oui. Mais elles communiquent, relient et transforment aussi, dans un monde où les mots manquent ou divisent de plus en plus. Elles nous donnent la chance de rencontrer des gens, des villes et des univers avec lesquels nous pensions absolument ne rien avoir en commun. Et c’est sans aucun doute là que réside la pertinence politique des arts de la scène : dans la création d’espaces nécessaires inattendus mais partagés » souligne le nouveau directeur artistique. C’est aussi exactement ce que fait Tania El Khoury avec son installation sonore Gardens Speak : elle nous invite dans un jardin où l’on peut partager un moment de deuil et de réflexion avec les victimes de la guerre en Syrie.
 

Ainsi, sur trois semaines de festival et plus de trente représentations jouées sur dix lieux différents, on compte quatre créations et quatre premières en France plus des fêtes et rendez-vous en famille grâce à des artistes venus du monde entier.

« J’ai très envie d’impliquer davantage les Marseillais dans la dynamique du Festival en  travaillant avec eux, en les plaçant au cœur de certaines créations, en les invitant parfois à monter sur scène. À l’image des artistes qu’elle présente, cette édition essaie, de manière fédératrice et chaleureuse, de transformer des sujets sensibles en créant des espaces partagés où comprendre le monde avec plus de profondeur, plus de douceur. En tant que directeur de festival, mon rôle est de créer des plates-formes et des contextes protégés pour que les artistes puissent développer leur projet, participer à la construction du vivre-ensemble. C’est dans cet état d’esprit que j’ai voulu un lieu festif pour le Festival où, dans le prolongement des spectacles, les artistes, l’équipe, les professionnels et les publics pourront se rencontrer, partager, échanger et apprendre à se connaître en toute convivialité ».

Sophie Lesort

Le Festival de Marseille jusqu’au 19 juillet : http://festivaldemarseille.com/
Réservations en ligne ou par téléphone au 04 91 99 02 50 aux horaires d’ouverture de la billetterie du Festival

http://festivaldemarseille.com/

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