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June Events #13 : Voir large et faire la fête

Anne Sauvage annonce une édition très événementielle, ponctuée de journées et de nuits intrigantes. Du 1e au 15 juin.

C’est la 13e édition du festival June Events et forcément, le chiffre est annonciateur de bonheur. En toute logique, les spectacles annoncés le sont plus encore. Une création chorégraphique est ici vue comme une invitation aux échanges et à l’implication du public. Anne Sauvage, directrice artistique de June Events, multiplie cette année les propositions participatives et festives, comme pour proposer une nouvelle traduction du titre, titre que l’on doit à Carolyn Carlson et son inspiration américaine. Cette année, June Events signifierait donc en français: Juin en fête.

Une ouverture qui ne manque pas de sel

Le jour de l’ouverture, le 1er juin, on n’y va pas par quatre chemins. Ou plutôt, si. Quatre points de rassemblement, quatre cortèges, vont partir du Regard du Cygne, de Micadanses, de l’Atelier de Paris et du Canal Saint-Martin pour rejoindre le Palais de la Porte Dorée où Joanne Leighton orchestre une soirée avec deux spectacles et un DJ set.

Dans 9000 pas, six interprètent dansent et marchent sur un sol recouvert de sel, portés par la musique de Steve Reich. L’après-midi, on peut même profiter de l’occasion de voir Amala Dianor, ce danseur d’exception, aujourd’hui une vedette en tant que chorégraphe, interpréter son solo Man Rec, et c’est gratuit.

Une  soirée où tout peut arriver...

Cette 13e édition de June Events est ponctuée de grandes soirées. Après l’ouverture, point d’orgue à la Cartoucherie grâce à Nina Santes qui invite plusieurs complices artistiques à investir le site. Le public est  invité à un parcours chorégraphique - et nocturne ! - au Parc Floral tout proche, à un concert surprise qui débutera à 1h30 du matin, suivi d’un DJ set de Lise Vermont sous le thème How to be a sex godddess. A partir de 18h, se succèdent pratiques, rencontres, projections, banquet, performances et d’étranges spectacles, comme ce duo simiesque d’Antonia Baehr et Latifa Laâbissi dans une installation de Nadia Lauro - 3h30 durant. Ces deux  singes, Consul et Meshie, seront-ils les « invité.e.s mystère » annoncé.e.s au banquet performatif, proposé au cours de la soirée ?

La sollicitation d’échanges avec le public se fait bien plus réflexive dans Feeding Back de Malgven Gerbes & David Brandstätter, à partir de leur regard chorégraphique sur l’idée de la résistance. La réflexion porte sur les réponses à apporter à la circulation des données sur chacun.e su internet et la possibilité de garder le contrôle de son identité et de ses libertés. Un vaste sujet, abordé par la danse et l’implication de citoyens engagés et d’un intervenant surprise.

Une soirée de soins énergétiques

Les chorégraphes peuvent ainsi apporter leur graine à la réflexion, et peut-être même à la pratique, des soins à apporter à des souffrances du cops individuel ou du corps social. Marie Chesnais s’allie avec Swann, musicien et sound healer, pour Rhein, un voyage dansé et sonore dans la tradition des musiques thérapeutiques et des rituels sacrées, devant un mur couvert de gongs cuivrés.

Et puisque la soirée se poursuit avec Cosmic Love, la première pièce de groupe de la québécoise Clara Furey, on reste dans l’idée de gestes ritualisés, de faire vibrer un espace et d’un partage des énergies. Clara Furey et le compositeur et musicien Tomas Furey ont travaillé sur le concept d’une expérience auditive immersive pour atteindre un processus transformateur. Et Flora Deltraz lie la joie, le rire et la résistance dans une recherche sur la relation entre la voix et le mouvement.

On continuera dans la même veine avec Ondine Cloez et un travail encours dans le cadre de son projet L’art de conserver la santé, un trio chorégraphique chanté, dont on pourra découvrir une première étape dans le cadre des présentations de travaux en cours, programmés à 18h, avec discussion et où l’entrée est gratuite, et où l’on rencontrera aussi de chorégraphes aussi engagés et en plein essor que Danya  Hammoud et Ashley Chen.

Une soirée de clôture en transparence

Et bien sûr, l’ultime soin est la résurrection. Christian & François Ben Aïm nous en proposent, dans Arise, une version laïque, rock et sensuelle avec Pies Faccini interprétant à la guitare électrique ses envolées si poétiques. Activée une première fois dans la Sainte Chapelle [lire notre critique], cet appel à la transformation et à l’élévation se produira dans la chapelle du Château de Vincennes en première partie, pour laisser entrer la lumière à travers les vitraux.

Belle ouverture de cette soirée qui continue avec le Ballet de Lorraine qui présente le trio Transparent Monster de Saburo  Teshigawara [lire notre critique] et en bouquet final Flot de Thomas Hauert, fresque contemporaine forte de ses vingt-quatre danseurs [lire notre critique].

S’y ajoutent des pointures dont on n’a même pas encore palé ici: Mickaël Phelippeau, Fouad Boussouf, Gaëlle Bourges et tant d’autres...

Thomas Hahn

 June Events 13ème édition, du 1er au 15 juin, Atelier de Paris CDCN

La programmation complète

 

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