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Interview de Jang Kwang-Ryul, directeur du Korea World Dance Stars Festival.

Critique de danse important en Corée du Sud, Jang Kwang-Ryul a aussi fondé la structure IPAP (International Performing Arts Project) qui organise plusieurs festivals de danse au Pays du matin calme.  Nous l’avons rencontré à l’occasion de la 17eédition du Korea World Dance Stars Festival, pour mieux comprendre comment la danse peut tirer son épingle du jeu, malgré les mesures sanitaires liées à la pandémie de Covid-19. 

Danser Canal Historique : Présenter un festival de danse dans un contexte de distanciation sociale impose des contraintes particulières. On a pu lire dans la presse que tous les théâtres de Séoul devaient fermer à partir de mi-juin, pour au moins quinze jours. Comment avez-vous réussi à maintenir l’événement ? Quelles étaient vos relations avec le gouvernement ? 

Jang Kwang-Ryul :Aucune consultation avec le gouvernement n’a été nécessaire. Il nous suffisait de respecter scrupuleusement le protocole sanitaire en vigueur, à savoir la distanciation sociale entre les spectateurs, le port du masque respiratoire, le contrôle de la température de chaque spectateur à l’entrée du théâtre et le questionnaire à remplir  par tous. Mais la sécurité des artistes et du personnel est toute aussi importante ! Nous avons loué deux salles de répétitions avec une hauteur sous plafond importante et établi un planning évitant que les danseurs se croisent. Sauf sur le plateau du théâtre, ils ont été obligés à porter le masque respiratoire. Dans le théâtre, il a fallu ouvrir les portes fréquemment pour assurer une bonne ventilation. 

DCH : Quelles ont été les difficultés particulières dans l’organisation du Korea World Dance Stars Festival ?

Jang Kwang-Ryul : Nous avons envoyé les invitations aux artistes en décembre 2019. En février 2020, l’épidémie ne donnait toujours aucun signe de relâchement et les vols internationaux ont été à l’arrêt. Ensuite, la quarantaine obligatoire de quinze jours a été instaurée et nous avons été obligés de modifier la programmation. Ce qui nous a aidé est que les compagnies de ballet états-uniennes ont clôturé la saison en avance. Leurs danseurs coréens étaient donc libres et nous en avons profité pour les inviter, ce qui explique leur forte présence dans l’édition 2020. 

DCH : Quelles ont été les répercussions économiques de la réduction de la jauge, imposée par la distanciation physique entre les spectateurs? 

Jang Kwang-Ryul : En effet, les recettes de la billetterie ont été divisées par deux par rapport à 2019, où le festival s’est déroulé dans la même salle. Si cette situation perdure, les organisateurs d’événements culturels mettront la clé sous la porte, même si dans notre cas il ne s’agit pas d’un festival commercial. Nous avons pourtant réussi à limiter les dégâts en réduisant le nombre d’invitations octroyées aux artistes participants et la part des places à tarif réduit. Nous avons aussi été obligés à réduire le nombre d’employés du festival et nous nous sommes intégrés au Ballet Festival Korea comme événement de clôture, ce qui nous a permis de réduire les dépenses en communication, en relations public et en location de salles de répétitions. C’était aussi l’occasion d’élargir notre public. Tout cela a été important puisque nous n’avons pas reçu de soutien supplémentaire de la part de nos tutelles. 

DCH : Pendant cette phase préparatoire particulièrement intense en rebondissements et en efforts, n’avez-vous jamais craint de travailler pour rien ? 

Jang Kwang-Ryul : En tant que directeur de festival et producteur d’événements, je m’interroge sans cesse sur la contribution de l’art à la vie de la collectivité. Et quand on fournit une scène aux artistes, quand le public est impressionné par leurs prestations, c’est une raison de ne pas ménager ses efforts, même si c’est dur. Telle est ma conviction. 

Propos recueillis par Thomas Hahn

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