Appel à candidatures pour le 1er Dansathon
Un nouveau concours, un concept inédit : Pour danseurs, chorégraphes, designers, développeurs web, startupers etc.
La Maison de la Danse, le Sadler’s Wells et le Théâtre de Liège se réunissent, avec le soutien de la Fondation BNP Paribas, pour lancer un événement conçu comme un incubateur de nouveaux croisements entre la danse et les nouvelles technologies : Le Dansathon. Il se déroulera du 28 au 30 septembre, simultanément à Londres, Liège et Lyon où il sera intégré à la Biennale de la Danse. Le Dansathon sera une compétition, mais ne jurera que par la rencontre, pour forger une nouvelle terre d’échanges entre la danse et les spécialistes des nouvelles technologies. Sa devise: « Imagine the Future of Dance ».
La dernière révolution technologique est en plein essor, et elle changera l’image que l’humanité a d’elle-même. Depuis toujours, l’humain se distingue de l’animal parce qu’il cuisine, qu’il s’habille, qu’il se moque de lui-même et qu’il danse. S’y ajoute aujourd’hui qu’il se conçoit de plus en plus comme un être hybride, attaché de façon organique au smartphone, précurseur de toute une fusion cutanée entre la chair et les nanotechnologies. Alors, comment la technologie changera-t-elle la danse ? Hiroaki Umeda n’a-t-il pas crée son premier solo en contrôlant tous les effets son et lumière depuis le plateau grâce à son smartphone?
Du débat à la pratique
Quel statut pour le corps dans le monde connecté de demain? Comment la danse de l’avenir communiquera-t-elle avec son public ? Comment pourra-t-elle intégrer la réalité virtuelle ou artificielle? « Ni les artistes ni les ingénieurs savent aujourd’hui vers quoi nous allons. Le Dansathon peut aider à y comprendre quelque chose », espère Alistair Spalding, le directeur du Sadler’s Wells.
En 2016, la Maison de la Danse organisait une journée « Danse connectée, danse transmédia » où l’on réfléchissait aux nouvelles formes chorégraphiques par des échanges entre chorégraphes, producteurs transmédia et artistes numériques. Aujourd‘hui le pari est d’investir le terrain de la création-même. Le concept du Dansathon prend appui sur celui des Hackathon, ces rassemblements physiques de programmateurs de l’informatique qui échangent librement au cours de forums d’entraide.
Londres-Liège-Lyon : Ce n’est pas une question d’initiales, mais de villes engageant un dialogue entre un art millénaire et ceux du futur. Dans chacune des trois villes, cinq équipes, constituées sur place, auront trois jours pour présenter une maquette, quelle qu’en soit la forme. Et chaque équipe sera constituée d’artistes chorégraphiques et d’acteurs du numérique, qu’ils soient développeurs, designers ou artistes visuels.
De l’individu à l’équipe
La particularité du Dansathon réside dans le fait que toutes les personnes intéressées doivent postuler individuellement et que les équipes seront constituées sur place, suite à une première séance de présentation et de discussion, pour choisir ensuite l’une des thématiques proposées par chaque lieu. Personne ne sait donc avec qui il ou elle tentera de décrocher les 10.000 € promis à l’équipe gagnante, dans chacune des trois villes.
A Londres, les artistes sélectionnés se réuniront dans un espace de coworking qui n’est autre que l’ancien centre média du village olympique ! A Liège, ils investiront le Reflektor, un lieu de musiques actuelles en plein centre-ville. A Lyon ce sera, probablement, le Pôle Pixel de Villeurbannne. Dans ces lieux, ils travailleront sans la moindre obligation de fournir un produit plus ou moins fini, et même pas de danser ! C’est la vision qui compte !
Ni catégories, ni hiérarchie
Ce Dansathon est une première, un véritable ballon d’essai où il s’agit plutôt de poser les bonnes questions concernant l’avenir de la danse. Sachant très bien qu’après seulement trois jours, chaque équipe ne pourra proposer qu’une vague fragrance d’un parfum à venir, la Fondation BNP Paribas laisse miroiter un possible accompagnement des projets sélectionnés pour permettre de poursuivre la recherche amorcée.
Le Dansathon se situe en dehors des catégories classiques et de toute hiérarchie entre les individus ou les disciplines. La volonté des organisateurs est d’intégrer les jeunes sans parcours de formation classique travaillant surtout par internet. Si le verset lyonnais se déroulera en pleine Biennale de la Danse, seule la restitution devant le jury sera ouvertes au public.
Le budget du Dansathon, 300.000 € au total, vient de la Fondation BNP Paribas, du Ministère de la Culture et de fonds alloués à la Maison de la Danse puisque celle-ci obtient le statut de Pôle Européen de la Création. En revanche, les participants doivent savoir qu’ils ne seront pas rémunérés mais seulement pris en charge pendant les trois jours. L’appel à candidatures étant international, les trois maisons tenteront de répartir les candidats sur les trois villes en facilitant au maximum les venues des uns et des autres.
Thomas Hahn
Date limite des candidatures : 1er juin 2018
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