7e édition de Kidanse
Porté par L’échangeur-CDCN, en partenariat avec des structures culturelles de la région des Hauts-de-France, l’important festival Kidanse destiné au jeune public se déroulera du 2 mars au 15 avril dans 35 villes du territoire proposant ainsi environ 130 représentations et l’accueil d’une vingtaine de compagnies.
En choisissant de présenter des spectacles accessibles à tous les âges, dès un an jusqu’à l’adolescence, L’échangeur accompagne les partenaires culturels du festival dans l’accueil d’une ou de plusieurs pièces de danse dans des salles et des lieux de vie comme les crèches, les centres sociaux et les établissements scolaires.
Au programme pour les tout-petits dès un an : Le petit B de Marion Muzac où tous les sens des enfants jouent le rôle principal sur un univers musical envoûtant. Dès trois ans, La serpillère de Mr Mutt de Marc Lacourt (lire notre critique) qui présente aussi Pourquoi un arbre est une poule ? afin de s’interroger malicieusement sur la naissance du monde qu’il re-fabrique en imaginant le langage comme une grosse pelote de laine à re-tricoter. Les enfants de cinq ans vont aussi adorer Nouage de Benoit Canteteau où la danse, le cirque et la sculpture évoquent la notion d’équilibre.
De nombreux spectacles à partir de six ans : Cabane où Lionel Bègue, né à La Réunion, partage des souvenirs d’enfance, la luxuriance de la nature et la force des éléments de cette île envoutante. Voyage aussi avec Marion Carriau dont le conte poétique Je suis tous les dieux tisse les liens entre écriture contemporaine et danse traditionnelle indienne. Quant à La Chambre d’eaux de Marie Barbottin, elle propose une histoire lue, dansée et signée en LSF poétisant une volonté d’émancipation précoce autour d’une baignoire.
Escapade encore avec Le chemin du wombat au nez poilu de la grande chorégraphe australienne Joanne Leighton qui s’inspire des contes et légendes de son pays natal. Au milieu de nombreuses matières, de tissus et de sons, elle conçoit un voyage solaire et minéral dans le temps du rêve. Dans un tout autre style, La poétique de l’instable de Thomas Guerry évoque avec humour un monde précaire, imparfait, bancal et fragile.
Ambra Senatore, danseuse, chorégraphe et directrice du CCN de Nantes est aussi à l’affiche avec un jeu chorégraphique interactif pour un interprète et des élèves. Pas au tableau suscite étonnement et curiosité ainsi que de drôles de mouvements. Et pourquoi ne pas embarquer pour une terre de rêverie, une odyssée collective, joyeuse et ludique ? C’est justement ce que propose Sylvère Lamotte et ses cinq danseurs dans Voyage au bout de l’ennui.
Les enfants de sept ans seront attirés par Intro de Mellina Boutera (lire notre critique) et par la fable de La Fontaine L’âne chargé d’éponges et l’âne chargé de sel. Un tête-à-tête joyeux et humoristique signé par Pierre Fourny et Jérôme Brabant qui démontre l’art de braver les forces de la gravité et illustre la nécessaire lutte contre la conformité.
Rendre la danse accessible au plus grand nombre et partout où c’est possible concerne aussi les jeunes dès dix ans afin qu’ils et elles découvrent l’art sous différentes formes. C’est l’objectif de 10 danses de Geisha Fontaine et Pierre Cottreau dont le parcours joyeux, généreux et gourmand s’interroge sur la danse contemporaine d’aujourd’hui.Quant à Bérénice Legrand, elle évoque le ver à soie dans Faire soi.e grâce à un costume plein de surprises qui dévoile une étonnante sculpture vivante aux mille visages.
Autre regard sur la danse avec humour et légèreté dans Hip-Hop Nakupenda d’Anne Nguyen pour chanter et danser. Et puis Cédric Cherdel qui ose parler de l’utopie de vivre ensemble avec Horizons. Et aussi L’épouse,un solo réaliste et glaçant de Rebecca Journo.
Á partir de douze ans, Rêves, du cinéaste Pascal Catheland et du chorégraphe Arthur Perole, est un remarquable et intéressant témoignage de dix-sept adolescents filmés durant la crise pandémique entre septembre 2020 et juin 2021. Du haut de leurs quatorze ans, comment ces jeunes perçoivent le monde d’aujourd’hui et quel futur imaginent-ils ? Face caméra, ils et elles se racontent librement. À cet âge, comment rêve-t-on lorsqu’on a perdu le droit de se toucher, de se voir sans masque, de s’aimer sans retenue ?
Mais n’oublions pas qu’il faut danser tel que l’on est, danser pour (re)faire un pacte avec la vie. C’est exactement la proposition de Sandrine Lescourant avec Raw.
Ce type d’événements, encore trop peu développé aujourd’hui, permet de changer la perception de la culture dès le plus jeune âge et de la rendre moins intimidante.
L’ambition de Kidanse est de sensibiliser encore plus largement l’enfance et la jeunesse à la danse contemporaine pour donner l’opportunité de la découverte, créer l’occasion de la rencontre et du dialogue. Comment ne pas susciter la curiosité des jeunes enfants avec une programmation si foisonnante et si diversifiée ?
Sophie Lesort
Kidanse du 2 mars au 15 avril 2023 dans 5 départements des Hauts-de-France
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