« Moi, Corinne Dadat » de Mohamed El Khatib/Collectif Zirlib
En 2015, Mohamed El Khatib reprend ce qui était une petite forme expérimentale et crée une pièce de cinquante minutes au titre on ne peut plus clair : Moi, Corinne Dadat.
Corinne Dadat : On parle métier(s)
Toujours aussi caustique, la technicienne de surface ne se laisse pas faire, et surtout pas par les conventions du spectacle. Elle débarque avec ses ustensiles de travail et les produits d’entretien, accompagnée de la jeune danseuse classique Elodie Guézou et du metteur en scène. En bord de plateau, El Khatib met en scène les libertés de Dadat et donne la parole aux deux femmes qui échangent à propos de leurs métiers respectifs, à la bonne franquette et sans rien cacher des douleurs physiques : « J’ai dit à mon médecin : Tu crois que j’ai le temps de faire un burn-out ? Je n’en ai pas les moyens ! ». « Corinne Dadat n’a plus de rêves », commente El Khatib, en live. Et la danseuse ? « Je n’ai pas de situation, ni de retraite et même pas le droit de choisir mes rôles. »
À la sortie, c’est Dadat qui signe un livre qui présente des photos et des textes autour d’elle et de ses spectacles. Être femme de ménage c’est tout un art, la liberté d’expression en plus. Mais justement, cette liberté d’expression qui donne à ce duo son authenticité est en recul, au profit d’une forme qu’on sent un peu plus figée, plus élaborée et donc moins spontanée. C’est le petit danger qui guette Moi, Corinne Dadat, dans la mesure où son real-woman-show est en train de devenir un tube. Il faut savoir déraison garder.
Thomas Hahn
Au Monfort les 18, 19, 25 et 26 novembre 2016
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