Gala Danza&Danza, festival Torino Danza
Trente ans, ça se fête ! Créé en 1987, le Prix Danza&Danza, qui récompense en effet chaque année les meilleurs artistes et productions vues en Italie, avait pris ses quartiers samedi 16 septembre au Théâtre Carignano de Turin. Dirigée par Marilù Buzzi, la revue italienne de référence du monde de la danse proposait une exceptionnelle soirée de gala incluse dans la programmation de Torino Danza, le festival qui ouvre rituellement la saison dans la capitale piémontaise. L’occasion d’applaudir les lauréats dans une suite d’extraits et de variations mettant en lumière le meilleur de leur talent, et de se familiariser avec les étoiles montantes de la péninsule.
Côté garçons, le programme permettait ainsi de découvrir Alessandro Staiano du Ballet du San Carlo de Naples, élu interprète émergent 2016, dans une variation de Diane et Acteon, puis et surtout le Napolitain Rosario Guerra, membre de la Gauthier Dance Company à Stuttgart. Sacré meilleur interprète 2016, il donnait, avec son partenaire Luke Prunty, un aperçu de sa prestation vibrante et passionnée dans le Nijinski de Marco Goecke, « le rôle de sa vie ».
Mais la palme de la présence magnétique revenait au Letton Timofej Andrijashenko, également élu meilleur interprète 2016. On l’avait repéré l’an passé à Paris, lors du passage du Ballet de la Scala, dont il est l’un des membres, au Palais des Congrès pour Le Lac des Cygnes de Ratmansky. Danseur à la fois noble et félin, il subjuguait l’assistance dans No more one, chorégraphie de Francesca Frassinelli sur une musique de Jean-Sébastien Bach. Gageons que cette future étoile ne devrait pas rester longtemps dans le corps de ballet, mais briller bientôt au firmament des théâtres du monde entier.
Autre talent consacré dans la même compagnie, celui de Martina Arduino comme meilleure interprète. La ballerine s’illustrait (avec Nicola Del Freo) dans le pas de deux de l’acte II du Lac des Cygnes de Petipa-Ivanov, un rôle qui, dans la version Ratmansky, lui a notamment valu sa récompense. On appréciait aussi beaucoup la Giselle éthérée et mystérieuse de la belle Susanna Salvi, meilleure interprète émergente à la technique sans faille et au charme puissant (ici dans un extrait de l’acte II aux cotés de Claudio Cocino). A 27 ans, la ballerine est aujourd’hui l’une des solistes les plus en vue du Ballet de l’Opéra de Rome et, au-delà, de la scène italienne. La soirée s’achevait en beauté avec un extrait du toujours électrisant In the Middle Somewhat Eleveted de Forsythe. Il était interprété par Alice Mariani, première soliste au Semperoper Ballett de Dresde - accompagnée de Thomas Bieszka -, désignée comme meilleure danseuse italienne à l’étranger.
Du côté des ballets, c’est la dernière création de Johan Inger pour l’Aterballetto, Bliss, récemment représentée à Biarritz lors du festival Le Temps d’Aimer, qui était honorée du titre de meilleure production italienne.
L’extrait qui en était présenté, sur les improvisations pianistiques du Köln Concert de Keith Jarrett, soulignait l’extrême musicalité, l’intelligence et la finesse de la chorégraphie, à la fois très écrite et pleinement libre, collective et individuelle.
Quant au Three de la Batsheva Dance Company, primé dans la catégorie meilleur spectacle contemporain, il était ‘représenté’ par un bel extrait de Mabul dansé par Rachel Osborne et Ian Robinson.
Ce feu d’artifice chorégraphique, présenté par Francesca Pedroni, se concluait par la remise des prix aux heureux gagnants par les différents membres du jury, sous la présidence de Marilù Buzzi.
Isabelle Calabre
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