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Périgueux : Le festival Mimos en salle et dans la rue

Le rendez-vous majeur des arts du mime et du geste fête sa 32e édition du 27 juillet au 1er août

Mimos 2015 s'ouvrira par une "balade de feu et de lumière" (compagnie Carabosse), pour terminer sur du « funambulisme motorisé » (Underclouds Cie). C'est dire à quel point la question du genre ne s'y pose pas. Si le festival est toujours riche en images, on n’y trouve pratiquement pas de proposition classable dans les tiroirs habituels de « danse » ou de « théâtre », de « cirque » ou de « performance ».

 

 

Justement, il s'agit d'un festival des arts du geste. Avant, on parlait de mime, et la directrice Chantal Achilli ainsi que les compagnies de ce domaine particulier du paysage artistique se battent pour qu'on puisse revenir à ce terme historique, même s’il est aujourd’hui regardé de façon historisante (par les institutions avant tout), alors qu'il peut parfaitement incarner l'avenir. Le rejet institutionnel d'un art qui fait pourtant partie du patrimoine français produit des effets telle l'utilisation de plus en plus répandue du terme de « théâtre physique », anglicisme qui ne dit pas son nom, dérivé du « physical theatre » anglo-saxon, terme rendu populaire par la compagnie DV8 et à l'origine synonyme d'engagement artistique et politique.

Pina Bausch et le théâtre gestuel

Parlons donc de théâtre gestuel, en commençant par deux compagnies majeures qui vont marquer l'édition 2015. L'une est une habituée du festival et revient en force pour y fêter ses quarante ans d'existence. Le Théâtre du Mouvement, fondée il y a quarante ans par Claire Heggen et Yves Marc, reprend Encore une heure si courte, une de leurs pièces à succès. Créé en 1989, cet alliage inoubliable de poésie corporelle et acrobatie facétieuse explore la relation au temps et aux objets du quotidien. En même temps, la compagnie va créer à Mimos une version de La Maison de Bernarda Alba de Garcia Lorca, où les acteurs-mimes creusent les émotions, au-delà des mots. Chorégraphie et force du geste pour libérer un classique du théâtre...

Encore une heure si courte © Sandrine Penda

L'autre compagnie majeure s'y produit pour la première fois et vient d'Angleterre. La compagnie Gandini Juggling rend hommage à Pina Bausch par un ballet... jonglé ! Dans Smashed, on ne perçoit plus aucune différence entre ceux qui viennent de la danse et ceux qui sont passés par les écoles de cirque. Tout le monde y jongle avec des pommes et de la vaisselle, dans une esthétique années 40, incarnant l'esprit de la grande chorégraphe de Wuppertal. Sauf que l'esprit british ajoute une couche d'ironie nonchalante. Gandini Juggling sont en train de conquérir l'Europe entière. Smashed fait partie de leurs propres classiques et tourne aujourd’hui avec quatre équipes en parallèle. C’est dire qu’ils sont presque devenus un petit Cirque du Soleil.

Le public en mouvement

Quand le Collectif Bonheur Intérieur Brut présente la « version chorégraphique » de sa dernière création, La Montagne, les acteurs, danseurs et circassiens de la troupe affrontent trois plans inclinés, métaphores de nos peurs et angoisses. Entre chutes et ascensions, ils négocient l'affrontement avec eux-mêmes et avec l'autre, alors que les trois sommets, ainsi que les spectateurs, ne cessent de se déplacer. C'est l'un des principes actifs de ce spectacle, où le public doit se positionner autant que les personnages...

Quant à la compagnie Jeanne Simone, elle interroge, depuis sa création par Laure Terrier en 2004, notre rapport à l'autre et à l'espace public. Elle le fait par la danse, souvent en défiant les règles qui séparent les voitures des piétons, partout où le bitume est roi. Elle vient à Mimos avec sa nouvelle création s'appelle Nous sommes - Portraits chorégraphiques et sonores dans l'espace public. Huit personnages se livrent au regard du public et des passants. Moins d'action, mais d'autant plus d'écoute. Et Jeanne Simone respire...

En revanche, l'action, le défi physique et le flirt avec l'épuisement sont l'affaire de Tango Sumo, ici avec Around, leur dernière pièce chorégraphique. Cette compagnie qui créé principalement pour l'espace public met la condition de l'homme urbain face à l'esprit tribal. Dans Around, ils se drapent d'une esthétique brute et tribale pour interroger la possibilité du vivre-ensemble. Mais ils ne sont pas les seuls. Puisqu'un festival comme Mimos est par définition un lieu du vivre-ensemble, on y verra un matin une quarantaine de danseurs-marcheurs-joggers traverser la Voie Verte aux abords de la ville, emmenés par les chorégraphes de la compagnie D'Occasion Danse # Paysages, et suivis par le public en marche.

Réalisation vidéo Anne Flageul / Câbles & Chocolat

Si les arts du mime étaient reconnus comme une forme constituante du paysage artistique, s'ils avaient les mêmes possibilités de s'exprimer que la danse et surtout, les mêmes ressources, Mimos ne serait pas le seul grand festival du genre en France. Et puisque le mime a appris à traverser les festivals de danse, on l’a perdu de vue en le voyant partout. C’est ainsi. Le théâtre gestuel dispose pourtant d’un large champ de compagnies qui s’y sont dédiées. Il n’y a qu’à citer Josef Nadj qui donne cette année une masterclass à Mimos, et que l’on considère partout comme un chorégraphe. En élargissant toujours plus la définition de la danse, on pousse le mime à s’y dissoudre. Mais il refuse de se noyer. Et ailleurs ? Y sort-t-il mieux sa tête de l’eau ?

Les Flamands aux aguets

Les Flamands sont des invités réguliers à Périgueux. Cette année, Chantal Achilli présente la compagnie Babafish dans Expiry Date, pièce loufoque et surréaliste à souhait. Et ce n'est pas parce que les trois fondatrices sont une Suédoise, une Suisse et une Allemande que leur travail n'est pas belge ! Elles se sont rencontrées pendant leurs études en arts du cirque à Bruxelles et se retrouvent parfaitement dans l'esprit flamand qui traverse ce mélange de théâtre chorégraphique, gestuel et d'objets. Avec leur travail incongru sur l'espace et l'absurdité des installations plastiques, elles ont contacté Hun-Mok Jung, danseur coréen de la compagnie Peeping Tom, qui leur offre son conseil chorégraphique. Le choix est judicieux, puisque le sujet est le même que dans la dernière création de Peeping Tom, Vader : Il s’agit du temps de la vie qui n’est pas illimité et de la réalité des souvenirs.

On retrouvera aussi Pieter Ampe et son frère Jakob dans Jake & Pete's Big Reconciliation Attempt for the Disputes of the Past. Pieter Ampe, joyeux mélange de hipster et de bûcheron, performer hilarant passé par la compagnie d'Anne Teresa de Keersmaeker, rejoue, à la manière des enfants, une tentative de réconciliation tout à fait authentique avec Jake. Et ce Jakob Ampe, qui a certes des antennes en matière de musique et de composition, n'avait pas d'expérience de la scène quand Pieter lui a parlé de son idée de rejouer sur le plateau leurs bagarres de gamins. Le résultat et un duo d'une drôlerie irrésistible et d'une énorme finesse quant à la psychologie humaine.

Jake & Pete © Phile Desprez

Boucler une boucle incandescente

Funambus - Underclouds Cie - par FactCreation

De l’inauguration, à la clôture, Mimos boucle un parcours de gestes incandescents. Gestes de feu de la compagnie Carabosse est une installation in situ, une invitation à la balade qui permet au public nocturne de circuler librement entre les installations de feu, sur le site romain d'exception que constituent la Tour de Vésone, et les parcs qui entourent ce vestige imposant.

Cie Carabosse "Gestes de Feu" © Vincent Muteau

Et le feu joue de nouveau un rôle important pour le spectacle de clôture, autour du Funambus d’Underclouds Cie. Deux funambules vivent leur aventure au-dessus d’un vieux bus, monstre mouvant et rugissant qui, bien sûr, ne brûle pas vraiment, même s’il peut par moments en donner l’impression. La pyrotechnique fait partie des incontournables pour un festival qui séduit chaque année son public par une déferlante visuelle, toujours en bonne intelligence avec le cadre pittoresque de la cité Renaissance en Dordogne.

Thomas Hahn

http://www.mimos.fr

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