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« Potomitan » de Jade Lada

Potomitan,  la pièce de Jade Lada, découverte au dernier festival Suresnes Cités Danse, est à l'affiche du Festival Plein Phare au Havre les 28 et 29 novembre prochains. A ne pas rater !

« On ne naît pas femme » : L'adage de Simone de Beauvoir commençait à vieillir, croyait-on. Et puis, arriva ce qui arriva : Donald Trump, Zemmour etc. La lutte recommence-t-elle…? Politiquement parlant, il n’est donc pas sans objet que Suresnes Cités Danse réunisse sous la formule deux propositions de jeunes chorégraphes femmes, dont une belle découverte, un trio probablement traversé par des échos antillais.

Dans son trio féminin Potomitan, Jade Lada « explore la force et la résilience des femmes-piliers » de la société antillaise en partant sur les « parcours d’émancipation ». Et d’ajouter : « C’est un hommage à ma grand-mère Denise Doressamy Lada, une femme combative, courageuse et rassembleuse. » Cette pièce dessinant un parcours vers la liberté, on perçoit d’abord une panoplie d’énergies qui s’imposent aux femmes. Le trio avance en unisson et en demi-automates, le buste immobile, droit ou penché vers l’avant, sur des rythmes traversés par l’héritage antillais dans ce qui est peut-être une forme de transe, se battant contre des inerties inhérentes aux corps et aux ambiances.

Précise, articulée et pourtant fluide l’écriture de Lada se montre inspirée de gestes du quotidien et se décline de manière répétitive, comme si les trois femmes étaient hantées par des forces les entravant, à chaque tentative d’aller de l’avant. Aussi chaque mouvement du trio (Jade Lada, Chloé Maynet, Laura Morin) semble être soumis à un contrôle extérieur, cachant peut-être des expériences violentes. Dans cet état contraint des corps, dessiné avec finesse et maturité, Jade Lada s'affiche comme une chorégraphe à suivre.

Et on la suit encore, dans la seconde partie de Potomitan, qui annonce une libération des corps et des mouvements, d'abord à travers une phase de rébellion et de plongée dans les secrets de l'âme. Ensuite, jusque dans une ambiance carrément bon enfant, un état libre et joyeux. C'est l'ultime stade de la maturation, pas un fruit qui tombe du ciel.

Thomas Hahn

Le 2 février 2025, Théâtre de Suresnes Jean Vilar Festival Suresnes Cités Danse #33

28 et 29 novembre 2025 dans la cadre du Festival Plein Phare

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