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Emmanuel Eggermont recrée « All Over Nymphéas » pour le Ballet de l’Opéra national du Rhin
Emmanuel Eggermont crée une version élargie de son très beau All Over Nymphéas pour neuf danseurs et danseuses du Ballet de l’Opéra national du Rhin.
En 2022, Emmanuel Eggermont créait All Over Nymphéas, dernier volet de son étude « chromato-chorégraphique ». Après Polis (2017) dont la scénographie invoquait l’Outre-noir de Pierre Soulages, Aberration (2020) qui invitait à opérer une sorte de balance des blancs avec pour référence artistique principale l’œuvre de Roman Opalka, il s’intéressait à la série et au motif en s’inspirant tout à la fois de Claude Monnet et des artistes du all-over – une technique de peinture consistant à recouvrir la surface d’un tableau de façon homogène, sans point focal, centre ou hiérarchie, afin de former un tissu pictural continu, utilisée notamment par Jackson Pollock ou Mark Rothko – scrutant le moment de passage de la figuration à l’abstraction.
Galerie photo © Agathe Poupeney
Un refuge de beauté
Invitant cinq interprètes venus d’horizons différents sur scène, il transposait le jardin d’Eden de Claude Monet en un catwalk stylisé au sol de moquette bleue en constante métamorphose, aux vêtements changeants comme sortis de la palette de couleurs du peintre. Mis en mouvement par les strates rythmiques et mélodiques de Julien Lepreux, les corps, qui sont la glaise de l’écriture élégante et sensible d’Emmanuel Eggermont, déployaient une infinie variété de techniques et d’esthétiques et provoquaient tout un arc-en-ciel d’émotions. Il inventait ainsi une prairie graphique et rythmique en perpétuelle métamorphose, refuge de beauté dans un monde en proie aux tensions sociétales et environnementales, comme l’étaient en leur temps les Nymphéas face aux atrocités de la grande guerre.
Une version élargie
Emmanuel Eggermont remet aujourd’hui à nouveau ce travail sur son chevalet, puisqu’il recrée sa pièce dans une version élargie pour neuf danseurs et danseuses de l’excellent Ballet de l’Opéra nation du Rhin, les invitant à réactiver le processus d’écriture de la matière dansée. « Ce nombre permet à la fois de redéfinir la structure spatiale de certaines scènes et d’en affirmer la dramaturgie par l’effet de groupe, mais il offre toute fois la possibilité́ de valoriser la singularité́ de chaque interprète. En effet, le processus d’écriture invite chacun et chacune à définir une partition indépendante dont les croisements révèlent des relations inattendues et donnent à voir des images énigmatiques et captivantes. » confie-t-il à cette occasion.
Delphine Baffour
13 et 14 novembre 2025 à la Comédie de Colmar,
6 et 7 mars à La Filature, Mulhouse, dans le cadre de la Quinzaine de la danse
10 au 12 mai au Maillon, Théâtre de Strasbourg.
Pièce pour 9 danseurs du Ballet de l’Opéra national du Rhin
Concept, chorégraphie, scénographie : Emmanuel Eggermont
Musique originale : Julien Lepreux
Collaboration artistique : Jihyé Jung
Costumes : Emmanuel Eggermont, Jihyé Jung, Kite Vollard
Accessoires : Lucie Legrand
Lumières : Alice Dussart.
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