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78 Tours : Le Pas de la spirale
Un seul en scène chorégraphique sur-mesure pour le danseur étoile Jean Guizerix par la jeune chorégraphe Camille Desmarest.
78 tours par minute, c’est la vitesse de rotation d’un disque phonographique. 78 tours c’est aussi le nombre de révolutions de la Terre autour du Soleil depuis l’arrivée de Jean Guizerix sur la planète. C’est à cette occasion que Camille Desmarest, élève du couple Wilfride Piollet / Jean Guizerix depuis 2007, et chorégraphe pluridisciplinaire, lui propose ce solo dans la continuité d’un compagnonnage de plus de 10 ans.
En archéologue du mouvement, elle s’intéresse depuis des années aux archives corporelles qui se sédimentent et créent la singularité d’un artiste hors pair : Jean Guizerix. C’est à présent sur l’espace de jeu du plateau qu’elle convie le danseur Étoile et ses valises de gigues uniques.
Car Jean Guizerix a traversé tous les répertoires, du baroque au contemporain en passant par les répertoires classiques et néoclassiques avec un style qui n’appartient qu’à lui. Il nous raconte, à travers son corps, toute l’histoire de la danse, notamment cette danse du XXe siècle qu’il a contribué à défendre. À l’Opéra, il prend part aux créations mondiales de Merce Cunningham, Glen Tetley, John Butler, Brian MacDonald, Félix Blaska, Oscar Araïz, Iouri Grigorovitch, Rudolf Noureev, Alwin Nikolaïs, Lucinda Childs, Douglas Dunn, Karole Armitage, Andy Degroat et Dominique Bagouet ; répertoire souvent dansé aux côtés de l’Etoile Wilfride Piollet, sa femme. Avec elle, il crée en 1986 leur compagnie avec au répertoire des œuvres de Robbins, Cunningham, George Balanchine, Jiri Kylian, Jose Limon, Yvonne Rainer, Lancelot, Daniel Larrieu ou Andy DeGroat.
Cette multiplicité d’écritures a nourri les expérimentations chorégraphiques et les questionnements artistiques qui ont jalonné les nombreuses créations dont il signe la chorégraphie et la mise en scène ou en piste, ainsi que sa pédagogie.
Selon Camille Desmarest « Cette pièce soulève ainsi la question du rapport au temps, dilaté ou compressé, qui met en lumière la persistance de la part d’enfant créatif. Invariablement, Jean Guizerix se fait inventeur savant, tour à tour absurde ou burlesque, maladroit ou génie trouvetout, clown de danse malicieux qui a toujours quelques tours dans son sac. 78 tours invite à parcourir les spires des sillons du Temps, en étudiant la machinerie à l’œuvre dans le geste poétique, telle la mécanique d’une boîte à musique.». Quant à Jean Guizerix il « espère y laisser entrevoir mon monde poétique, car, comme le dit le poète René Char : " Le poète doit laisser des traces de son passage, non des preuves, seules les traces font rêver. »
Agnès Izrine
Les jeudis 25 avril, 2, 9 et 16 mai 2024 – 19h30 Théâtre Clavel - 3 rue Clavel 75019 Paris.
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