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8ème édition du festival KIDANSE pour jeune public
Du 11 mars au 20 avril sont programmées 166 représentations dans 33 villes de la Région Hauts-de-France.
Porté par L’échangeur-CDCN en partenariat avec des structures culturelles de la région Hauts-de-France, KIDANSE est devenu l’un des plus importants festivals de danse destiné au jeune public. Cette 8e édition se déroulera du 11 mars au 20 avril dans plus de trente villes du territoire proposant ainsi 166 représentations grâce à l’accueil de 24 spectacles.
Ce type d’événement permet de changer la perception de la culture dès le plus jeune âge et de la rendre moins intimidante. L’ambition est de sensibiliser encore plus largement l’enfance et la jeunesse à la danse contemporaine pour donner l’opportunité de la découverte, créer l’occasion de la rencontre et du dialogue.
Des propositions à découvrir pour les enfants de 6 mois à 4 ans : Rhizome de Christine Pierre fait explorer aux plus petits une bambouseraie afin de découvrir des sensations au plus proche de l’imaginaire, de la nature et de la poésie. Pour ceux d’un an, Le petit B de Marion Muzac, éveille les sens des enfants qui jouent le rôle principal sur un univers musical envoûtant. Á partir de 3 ans, Sylvère Lamotte narre la rencontre entre un acrobate et un jongleur dans La fabuleuse histoire de Basarkus. Le chorégraphe embarque aussi les jeunes de 6 ans, au pays des rêves. Son Voyage au bout de l’ennui prend l’allure d’une odyssée collective, aussi joyeuse que ludique. Quant à Marion Lévy et l’autrice Mariette Navarro, elles invitent les très jeunes dès 4 ans à faire confiance à la vie et aux traces qu’elle inscrit en nous avec Et si tu danses.
Programme très riche et varié pour les enfants de 5 à 6 ans :
Célébrer la flamboyance des ramages et des plumages d’Un Oiseau de Joana Schweizer (lire notre critique) exalte la puissance de la nature et du vivant. Mirkids de Jasmine Morand présente un ballet fascinant avec 8 interprètes qui invitent l’imaginaire à se laisser envahir par la contemplation des profondeurs océaniques et du monde végétal. Massimo Fusco propose une reconnexion avec son corps. À rebours de la distanciation physique, Corps Sonores Juniors remet le toucher au cœur de la relation à soi et à l’autre. À la croisée du son et de la performance artistique, cette installation immersive met tous les sens en éveil ! Et Marie Barbottin offre une pièce poétique, engagée et teintée d’humour qui aborde dans La Chambre d’Eaux, les thèmes de l’égalité et de l’affirmation de soi à travers l’histoire d’une jeune fille née dans une baignoire, déterminée à se construire en dehors des normes sociales et de genre.
Imaginé par Marie Houdin, Le bal du Tout-monde invite à un voyage enivrant à travers les danses issues des diasporas africaines et natives américaines. Aussi, à partir d’improvisations et de gestes quotidiens, trois interprètes décortiquent avec humour la naissance de la danse avec My (petit) Pogo de Fabrice Ramalingom. Enfin la création de Marc Lacourt Valse avec WRONDISTILBLEGRETRALBORILATAUSGAVESOSNOSELCHESSOU, convie le jeune public à un nouveau voyage extraordinaire où la danse, le dessin et la vidéo d’animation sont les outils de ce réjouissant chantier qui s’attache à construire et à déconstruire le monde.
Avec la fantaisie et l’audace qui le caractérisent, Daniel Larrieu, avec PLAY 612, propose au public de tirer au sort l’ordre du spectacle. Accompagné par deux interprètes, il évoque de façon ludique le processus de création de plusieurs de ses pièces. (lire notre critique)
Un large choix pour les enfants de 8 à 15 ans
Dès 8 ans, Rapides de Bruno Benne (lire notre critique) avec dix danseurs et danseuses qui font éclater la modernité de l’esprit baroque sur la musique de Haendel. Pour celles et ceux qui ont un an de plus, Sofiane Chalal signe son premier solo, Ma part d’ombre dans lequel il raconte son cheminement intime, sa passion pour le mouvement et sa soif de liberté à la croisée de la danse, de la vidéo et du stand-up.
Dans Hip-Hop Nakupenda, Anne Nguyen donne la parole à Yves Mwamba, star du hip-hop, qui nous conte l’histoire de toute une génération de jeunes danseurs de rue au lendemain des guerres à Kisangani. Par la danse, par la voix et par le chant, il nous emmène à la découverte des danses ancestrales, urbaines africaines et des stars Afro-Américaines qui ont forgé son identité. Dans un autre style, Marco Da Silva Ferreira base sa pièce Fantaise Minor sur la musique de Schubert au sein de laquelle naviguent deux interprètes avec brio entre le hip-hop, la capoeira, l’afro-house ou le voguing.
Quant à Nach, elle interprète Nulle part est en endroit, (lire notre critique) un solo qui nous convie dans le tourbillon passionné de l’histoire du krump et de ses questionnements personnels avec une grande générosité et un immense désir de partage. Et Un endroit partout (lire notre critique) où elle s’entrechoque la parole et le geste pour créer sa propre révolution.
Et aussi Rêves construit à partir d’une série documentaire de Pascal Catheland et Arthur Perole qui présente les rêves de 17 adolescents et adolescentes pendant la crise sanitaire. Leurs témoignages d’une grande richesse, profonds et émouvants, font de cette mini série un film à part entière qui se déploie comme un corps en mouvement. Quant à Bérénice Legrand, elle s’adresse au public dès 13 ans dans Faire Soi.e portée par le répertoire musical punk de The Clash afin de créer son No future !
Betty Tchomanga interroge les liens entre l’Afrique et l’Occident. Algérie, Bénin, France... Dans Histoire(s) Décoloniale(s) elle étudie comment des corps originaires de ces pays, vecteurs de mémoire et de récits particuliers, peuvent aussi raconter la grande Histoire ? Un thème passionnant !
Les ados de 15 ans seront séduits par la question d’Hortense Belhôte « Qui sont les femmes du street-art ? » Son Histoires de graffeuses prouve que dans un univers majoritairement masculin, elles sont de plus en plus nombreuses à renverser l’ordre établi et à déployer leur art sur les murs des villes du monde entier. Sans oublier une pièce pour tous, Quand madame danse rencontre madame cinéma où Céline Ravenel et Milena Gilabert livrent dans un battle enjoué le fruit de leurs causeries. Mi-conférence, mi-spectacle, cette proposition fait voyager à travers huit films d’animation des danses mythiques de Loïe Fuller jusqu’à aujourd’hui. Dans un élan final grisant, le public est invité à créer collectivement son propre film en stop-motion !
Preuve en est que la diversité et la richesse de cette programmation de KIDANSE s’adresse à tous et à toutes dans l’espoir de susciter l’intérêt des jeunes aux ados à la danse, car ils et elles sont le public de demain. Une formidable initiative !
Sophie Lesort
Festival KIDANSE du 11 mars au 20 avril dans les Hauts-de France http://www.echangeur.org/section/kidanse-169
Image de preview : Mirkids de Jasmine Morand © Céline Michel
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