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« top » de Régine Chopinot

Les 5 et 6 décembre, top sera à l'affiche de POLE SUD - CDCN de Strasbourg. A ne pas rater ! 

Véritable signal de départ, "top" est une invitation au voyage, une exclamation de plaisir, un élan. La chorégraphe Régine Chopinot convoque ici en scène sept danseurs et danseuses, un batteur et un guitariste pour lever une tempête de sensations brutes. 

Au commencement était le rythme. Pulsé, frappé, frotté, percuté par Vincent Kreyder, batteur exceptionnel. Rythme qui se répercute chez les sept danseurs en pas, marches, courses, le tout d’une apparente simplicité biblique, tandis que la guitare de Nico Morcillo ponctue l’ensemble de ses vibrations méditatives. Avant même d’aller plus loin, il faut s’arrêter sur ce début qui témoigne du talent de Régine Chopinot (et de ses quarante ans d’expérience, il faut bien l’avouer) ainsi que de son exigence pour écrire la danse. Car si l’attraction du regard, le plaisir immense à regarder top semble ne tenir à rien, il vient au contraire d’une minutie : le temps de chacune des traversées, l’espace entre chacun des danseurs, le moteur de chacun des mouvements et la façon qu’a chacun des performeurs de l’interpréter à partir de son propre corps. Ça ne pourrait être autrement. Et c’est ce qui donne, dès le départ, ce mélange indéfinissable d’énergie, d’humanité et de sérénité que dégage top. Car c’est un curieux attelage que ces sept personnalités, Nicolas Barillot, Tristan Bénon, Mellina Boubetra, Prunelle Bry, Bekaye Diaby, Naoko Ishiwada, Deyvron Noel, Julien Roblès, qui ne se ressemblent en rien mais que tout rassemble dans ce désir commun d’être ensemble. Et il y a quelque chose, dans ces va-et-vient, d’oiseaux saisis au vol, ou de déplacements urbains qu’un Merce Cunningham avait si bien su attraper et styliser. Il y a d’ailleurs dans top une sorte de décontraction, sinon de désinvolture, qui pourrait également s’inscrire dans cette lignée.

Galerie photo © Joao Garcia

Et puis il y a la vitesse, incroyable, l’énergie insensée de cette jeunesse qui occupe le plateau, on découvre des individualités à coup de « tops » singuliers, chacun dévoilant sa danse, ses parcours, son histoire peut-être. L’assemblage distille une folle liberté, s’autorise toutes les figures de style, des passements de pieds aux portés, des sauts vertigineux, des cavalcades survoltées, des contretemps savants, des contrepoints virtuoses.

Soudain le climat change, une pyramide humaine vite échafaudée fait surgir des exils ou des lointains intérieurs, des mains enlacées, des épaules qui se touchent, font apparaître ce « petit peuple » qui circule et se soutient, tandis que les mugissements de la mer se mêlent aux riffs de guitare et aux rafales de batterie. Puis la chorégraphie repart, jouissive, urgente, endiablée, se permettant toutes les audaces, toutes les impulsions, toutes les trajectoires, et mêmes des cris, avant que les ombres projetées des beaux éclairages de Sallahdyn Kathir ne donnent le top de fin… Avant que le public lui-même vienne envahir le plateau pour prolonger la fête !

Agnès Izrine

Vu le 24 novembre 2022, L’Onde Centre d’Art & de Culture, Vélizy.

Mardi 5 et mercredi 6 décembre à 20h30 à POLE SUD - CDCN de Strasbourg 

Lire notre entretien 

Distribution

Avec :  Nicolas Barillot, Tristan Bénon, Mellina Boubetra, Prunelle Bry, Bekaye Diaby, Naoko Ishiwada, Sallahdyn Khatir, Vincent Kreyder, Nico Morcillo, Deyvron Noel, Julien Robles et aussi Grégory Granados, Ixepë Sihaze, Curro Escalante Vargas

Chorégraphie Régine Chopinot
Batterie Vincent Kreyder
Guitare Nico Morcillo
Son Nicolas Barillot
Lumières Sallahdyn Khatir
Costumes Hortense de Boursetty

 

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