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« Serata Philip Glass » par le Ballet de l’Opéra de Rome

Trois chorégraphes, Benjamin Millepied, Jérôme Robbins et Sébastien Bertaud étaient réunis à l’Opéra de Rome pour un programme autour du musicien américain Philip Glass, à l’origine du mouvement minimaliste répétitif.

« Hearts and Arrows » de Benjamin Millepied datant de 2014 et « Glass Pieces » de Jérôme Robbins datant de 1983, sont bien interprétés par cette jeune troupe du Ballet de l’Opéra de Rome dirigée par Eléonora Abbagnato. Evénement inédit à Rome, le chorégraphe Sébastien Bertaud avec « Nuit Blanche » s’est associé à Maria Grazia Chiuri, directrice artistique de chez Christian Dior Couture pour la création des costumes, sur une initiative de la directrice de ce ballet.

Dans l’histoire de la danse, l’association Haute couture et chorégraphie n’est pas nouvelle, il suffit de se rappeler du regretté Karl Lagerfeld qui a réalisé les décors et les costumes de « Brahms-Schönberg Quartet », une chorégraphie de George Balanchine en 2016, pour l’Opéra de Paris. Dans ce même lieu, Christian Lacroix, grand couturier devenu costumier de théâtre, d'Opéra et de ballet, a créé entre autres, les costumes du ballet « La Source » en 2011, dans une chorégraphie du danseur étoile Jean-Guillaume Bart, et précédemment, nous nous souvenons du magnifique travail du couturier en l’an 2000 pour « Joyaux » sur une chorégraphie de George Balanchine.

Toujours à l’Opéra de Paris, Sébastien Bertaud lui-même, a fait appel à Olivier Rousteing, de la Maison Balmain, pour sa pièce « Renaissance » en 2017.

"Nuit Blanche" - Galerie photo © Jean Couturier

Sujet de l’Opéra de Paris depuis 2014, Sébastien Bertaud est titulaire du diplôme d’Etat de professeur de danse et d’un master d’art et Politique de Science-Po Paris. Il était l’assistant chorégraphique de William Forsythe dans le cadre de son Académie chorégraphique, et avait déjà dansé une pièce du chorégraphe américain en 2012 avec Eléonora Abbagnato, d’où cette nouvelle naturelle association. Il a réalisé sa première chorégraphie à l’amphithéâtre de l’Opéra Bastille en 2003.

L’orchestre conduit par Carlo Donadio, accompagné de la partition piano de Sandro De Palma, jouant la musique de Philip Glass, servent parfaitement une chorégraphie romantique mettant en valeur les costumes. Une danse difficile à réaliser, la fluidité des mouvements de groupe et la belle simplicité du duo Eléonora Abbagnato-Friedemann Vogel, étoile du Stuttgart Ballet, nécessite un long travail de répétition, d’autant que ces costumes sont fragiles. En effet, 3 300 heures de travail ont été nécessaires à leur confection, sous la direction de Maria Grazia Chiuri et Anna Biagiotti, la chef costumière de l’Opéra de Rome.

De multiples fleurs en tissus colorés, rappelant celles du célèbre jardin de la maison natale de Christian Dior à Granville, aujourd’hui devenu un merveilleux musée, parsèment les jupes-voiles des danseuses et les justaucorps des danseurs. Toutes ces fleurs, réunies par un fin cordon de tissu, ont été cousues à la main sur ces costumes très fragiles. Le corps du danseur sert en quelque sorte de tuteur à ces fleurs aux couleurs bleu pastel, rose, mauve ou rouge.

Le nom de Christian Dior est inscrit sur les bretelles des soutien-gorges et sur le haut des culottes des danseuses et danseurs. La créatrice de Christian Dior a ainsi désiré redéfinir de nouveaux codes du féminin et du masculin. Déjà habituée à une collaboration avec la danse contemporaine, elle avait  voulu que la chorégraphe Sharon Eyal redéfinisse la scénographie et la mobilité d’un de ses défilés parisiens.

Nous avons vécu une belle soirée, qui selon les désirs de Sébastien Bertaud, a créé un pont artistique réussi entre l’Italie et la France.

Jean Couturier

A l’Opéra de Rome du vendredi 29 mars au mardi 2 avril et une avant première parrainée par la Maison de Haute couture Christian Dior, le 28 mars.

www.operaroma.it

 

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