Les résultats du concours 2018 du Ballet de l’Opéra de Paris
Décalé cette année de novembre à mars, le rituel concours de promotion interne des danseuses et danseurs du Ballet de l’Opéra de Paris s’est tenu le vendredi 2 mars pour les filles et le samedi 3 mars pour les garçons.
Autour du président Stéphane Lissner, le jury était constitué de la directrice de la danse Aurélie Dupont, de Clotilde Vayer, maître de ballet associée à la direction de la danse, Éric Quilleré, nouveau directeur du ballet de l’Opéra national de Bordeaux, Angelin Preljocaj, directeur artistique du Pavillon Noir à Aix-en-Provence, et pour les danseurs de Myriam Ould Braham, Laura Hecquet, Cyril Mitilian, Laurène Lévy et Erwan Le Roux.
Les postes à pourvoir étaient côté filles au nombre de cinq : deux coryphées, deux sujets, une première danseuse, et côté garçons de cinq également : deux coryphées, deux sujets, un premier danseur. Seuls quatre postes de filles ont été pourvus, au terme d’une journée relativement décevante, tandis que les cinq postes garçons ont été attribués.
Au programme du concours filles, les variations imposées, de très - trop ? – haut niveau technique, étaient Soir de Fête de Léo Staats pour les quadrilles, le Grand Pas de Paquita de Pierre Lacotte pour les coryphées et la variation lente du deuxième acte de Diane et Actéon, d’Aggripana Vaganova pour les sujets. Chez les garçons, il s’agissait de la variation de James dans l’acte I de La Sylphide de Pierre Lacotte pour les quadrilles, la variation du duel de Lenski dans l’acte II d’ Onéguine de Cranko pour les coryphées, et la variation de Des Grieux dans l’acte I de L’Histoire de Manon de MacMillan pour les sujets.
Si de l’avis général, les garçons tous grades confondus ont fait un beau concours, l’impression d’ensemble était plus mitigée concernant les filles. Parmi les quadrilles, Caroline Osmont, piquante dans sa variation libre d’ Arepo de Béjart, et Bianca Scudamore, malgré une erreur technique dans sa fin de variation des difficiles Etudes d’Harald Lander, ont justement été promues coryphées, même si l’on a également apprécié la très habitée Esméralda de Sofia Rosolini extrait du Notre-Dame de Paris de Roland Petit, et l’expressive Automne de Naïs Dubosq dans les Four Seasons de Robbins.
Chez les coryphées, Roxane Stojanov (Prix Carpeaux 2017) et Aubane Philbert étaient elles aussi logiquement, à l’issue de leurs prestations respectives, les mieux placées pour l’emporter. Enfin, en dépit des attentes, aucune des favorites de la classe des sujets, qu’il s’agisse d’Héloïse Bourdon, de Marion Barbeau ou d’Eléonore Guérineau, ne réussissait à prouver à la majorité absolue des membres du jury qu’elle avait ce jour-là les qualités attendues pour une première danseuse - ce qui pourtant, concernant au moins Héloïse Bourdon, est largement évident sur scène le reste de l’année.
Chez les sujets garçons en revanche, les pronostiqueurs qui donnaient gagnant Paul Marque (médaille d’or du concours de Varna 2016), ne s’étaient pas trompés. Souhaitons-lui d’épanouir son grand talent et sa sensibilité, parfois encore un peu ‘bridée’, à cette place de premier danseur dans laquelle il devrait progressivement s’imposer. Et regrettons, encore et toujours, que Sébastien Bertaud n’ait jamais été promu…
Francesco Mura et Pablo Legasa, régulièrement applaudis cette saison en particulier le second lors sa prise de rôle cet hiver en Basilio dans Don Quichotte ont légitimement remporté les deux places de sujet. Enfin on salue, chez les quadrilles, les promotions aux postes de coryphée d’Axel Magliano, et surtout de Simon Le Borgne que ses dernières prestations, notamment dans Play d’Alexander Ekmann, avaient déjà fait depuis un an remarquer à plusieurs reprises.
Isabelle Calabre
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