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Les 30 ans d’Arte Flamenco

Trente ans déjà… Ou trente ans seulement ? Regarder en arrière, pour Arte Flamenco, c’est à la fois mesurer le chemin parcouru pour installer durablement, de part et d’autre des Pyrénées, une manifestation devenue en trois décennies le plus grand festival de flamenco hors des frontières espagnoles.

Mais c’est aussi évoquer avec émotion des débuts qui semblent dater d’hier, lorsque les raconte avec vivacité la fondatrice Antonia Emmanuelli. « Je suis d’origine espagnole », précise la veuve d’Henri Emmanuelli, qui était alors président du Conseil général des Landes. « Et j’ai toujours aimé passionnément cette culture. Il y avait alors un festival de flamenco à Bordeaux, et un autre à Oloron Sainte-Marie. Mais tout ne se passait pas idéalement. Souvent, parce qu’ils avaient soudain un autre engagement ou une fête familiale, les artistes pressentis faisaient faux bond au dernier moment aux organisateurs, qui n’avaient pas tout à fait pris en compte le fait que ces musiciens et danseurs gitans fonctionnaient quelque peu différemment… Et puis Bordeaux s’est arrêté, au moment où nous cherchions à créer un événement culturel susceptible de faire rayonnement le département. Nous avons alors lancé Arte Flamenco dont j’ai pris la direction à une condition : nous irions chercher directement les artistes chez eux, et les accompagnerions jusqu’à Mont-de-Marsan pour éviter toute défection ! ».

Trente ans après, bien sûr, le monde du flamenco a changé, se professionnalisant à mesure qu’il se déployait à l’international. Et nul amoureux du duende ne se risquerait aujourd’hui à manquer un rendez-vous aussi incontournable que celui de Mont-de-Marsan.

Mais l’ADN du festival, selon sa directrice artistique Sandrine Rabassa et son directeur général François Boidron, est resté le même : donner à voir et à entendre le flamenco puro, accueillir les figures marquantes de cet art et proposer des moments de rencontres exceptionnels avec tous les publics. A cet égard, la programmation de ce trentième anniversaire ne déroge pas à la règle : elle permettra de retrouver les compagnons de route de ces trente dernières années, tout en favorisant l’émergence de nouvelles formes créatives et en associant à la fête les forces vives - culturelles et éducatives - du département.

Ainsi, Arte Flamenco s’ouvre avec la grande Maria Pagés qui présente, avec sa compagnie de huit danseurs et neuf musiciens, une réflexion sur la mémoire créée en avril à Madrid, Una Oda al Tiempo.

A côté de cette pièce nourrie de l’histoire du flamenco mais pas seulement, la programmation dès le lendemain du solo La Espina… d’Olga Pericet, en deuxième partie du concert donné par Israël Fernandez et Carlos & David de Jacoba, ouvre d’emblée une réflexion plus contemporaine.

Côté monstres sacrés, on poursuit avec la soirée partagée, le 4 juillet, par Farruquito et Juana Amaya, accompagnés sur scène de membres de leurs familles gitanes respectives. Citons aussi, en surprise du chef, une seconde partie de soirée le 6 juillet avec Antonio Canales y amigos, dans laquelle tout peut advenir, compte tenu de la personnalité flamboyante des convives, précédée en première partie d’un duo musical entre le pianiste Dorantes et le contrebassiste Renaud Garcia-Fons.

En guise de bouquet final, Jesus Carmona promet le 7 juillet, avec son spectacle Impetu’s, un véritable feu d’artifice chorégraphique.

Ajoutons en prime une exposition photo sur les 30 ans du festival, des films, des soirées bodega, des propositions gratuites en plein air, des rencontres, des scènes ouvertes, un baile pour les enfants…
Bref, durant huit jours, Mont-de-Marsan est la cité du flamenco, à ne manquer sous aucun prétexte !

Isabelle Calabre

Du 2 au 7 juillet. Arte Flamenco

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