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Les Étoiles du 21e siècle
Bon cru que cette 17e édition des Etoiles du 21e siècle. Observatoire privilégié des stars présentes et à venir de la galaxie classique internationale, le rituel rendez-vous de rentrée déroulait un panorama assez pertinent du paysage actuel. Du Sud au Nord et de l’Est à l’Ouest, les grandes écoles de danse étaient représentées. Pour ouvrir le bal, Manuela Navarro et Gian Carlo Perez Alvarez, du Ballet national de Cuba, interprétaient avec toute la fougue que l’on pouvait attendre le Pas d’esclave du Corsaire, de Petipa. Bless - ainsi soit-Il, la pièce de Bruno Bouché sur la Chaconne de Bach, confirmait ensuite la volonté du gala de s’ouvrir de plus en plus au répertoire contemporain.
Aurélien Houette et Erwan Leroux, les deux danseurs du Ballet de l’Opéra de Paris membres de sa compagnie Incidence Chorégraphique - qui se produisaient ici pour la première fois - donnaient à ce très beau duo sur la lutte de Jacob avec l’Ange la puissance et la gravité d’un combat existentiel, dans un vocabulaire néoclassique renouvelé. Venaient ensuite les solistes du Mariinsky, Oxana Skorik et Timur Askerov, dont on apprécierait davantage l’élégance convaincante et la technique impeccable en deuxième partie de soirée, dans le Pas de deux du Cygne noir de Petipa. Si le couple d’Américains de l’ABT, Isabella Boylston et James Whitesite, livraient une prestation sans faute mais un peu trop lisse du Pas de deux du deuxième acte de Giselle, en revanche Maria Kochetkova, principal au San Francisco Ballet, imposait d’emblée sa présence irradiante dans Kübler Ross d’Andrea Schermoly, aux côtés de son partenaire du New York City Ballet, Joaquin de Luz. Enfin Lucia Lacarra, du Ballet de l’Opéra de Munich, était de retour après deux ans d’absence. Dans le dernier acte de La Dame aux Camélias de Neumeier, elle offrait une Marguerite Gautier bouleversante d’émotion, alternant l’expression sensible d’une douleur « humaine, trop humaine » dans les corps à corps au sol, et une légèreté presque immatérielle dans les audacieux portés du pas de deux.
La deuxième partie, après l’entracte, confirmait ces premières impressions. Elle permettait notamment d’apprécier encore la présence d’Aurélien Houette dans le malicieux Après-midi d’un Faune de Thierry Malandain, et soulignait le tempérament de Maria Kochetkova, même si son Pas de deux de Rubies, de Balanchine, manquait de ce déhanché show off à l’américaine voulu par le maître. Lucia Lacarra concluait avec brio sur les Trois Préludes de Rachmaninov chorégraphiés par Stevenson, avant un final de virtuosité pure qui rassemblait sur la scène tous les danseurs.
Isabelle Calabre
Théâtre des Champs-Elysées, du 12 au 14 septembre
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