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« Paradoxe Mélodie » de Danièle Desnoyers

Créé l’an dernier au festival Canada Danse, Paradoxe Mélodie de la Québécoise Danièle Desnoyers fait irruption pour trois soirs seulement sur le vaste plateau de la salle Jean Vilar à Chaillot.

Galerie photo Laurent Philippe

Un bel écrin pour une pièce stimulante, à laquelle la présence live de la harpiste Eveline Grégoire Rousseau apporte d’emblée une troublante originalité. Loin de l’image classico-romantique associée à son instrument, cette dernière égraine en effet ses arpèges sur une composition électro-accoustique de Nicolas Bernier, dans une écriture aussi savante qu’elle feint d’être improvisée.

Galerie photo Laurent Philippe

La musicienne semble par instants littéralement mener le jeu auquel se livrent, plus d’une heure durant, les dix interprètes hommes et femmes. Tournant dans une course désordonnée autour de la scène ou alignés pour d’impeccables enchaînements, en duos ou isolés, ils enchaînent diverses combinaisons de mouvements, en réponse à la question posée par la chorégraphe dans sa note d’intention : « Comment la danse peut-être être projetée dans la vie et comment la vie, en retour, peut-elle trouver écho dans un corps qui danse? ».

Galerie photo Laurent Philippe

On admire une gestuelle rapide, parfois virtuose, souvent teintée d’humour, qui prend possession de l’espace avec vigueur sous l’éclairage subtilement tamisé de Marc Parent. Ça et là, quelques saynètes parodient quelques comportements contemporains, mais le but de Danièle Desnoyers n’est visiblement pas de faire porter à sa danse un quelconque message. Ce qui l’inspire, c’est le mouvement lui-même, force de vie et puissant antidote à toutes les mélancolies. Qu’il soit plus stylisé et par moments comme ralenti, ou traversé d’une énergie joyeuse, il emporte l’adhésion.

Isabelle Calabre

Théâtre national de Chaillot du 28 au 30 mai.

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