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Louise Lecavalier : « So Blue »
Avec So Blue, sa première création, Louise Lecavalier révèle à quel point sa propre gestuelle a influencé les chorégraphes avec lesquels elle a travaillé, Edouard Lock, en particulier.
En tenue de travail, survêtement et T-shirt, Louise Lecavalier se lance littéralement dans une danse extrême. On est d’abord fasciné par des petits pas latéraux qui se croisent à une vitesse folle, comme le vent déplace des traces sur le sable. Bientôt, ça s’accélère encore, élans invraisemblables, décharges de geste, pulsions exacerbées par la musique hypnotique et viscérale de Mercan Dede, un compositeur turc qui sait ce que tourner veut dire, et dont le son techno accentue le tourbillon du mouvement de Louise.
Ses traversées sont fulgurantes, son corps n’est plus que muscles, ligaments, souffle comme le laisse voir son ventre – presque une œuvre abstraite – quand elle se pose un instant en chandelle au bord de scène.
Photos : André Cornellier
Bientôt rejointe par Frédéric Tavernini, sorte de quintessence de la force mâle, qui, par contraste fait apparaître Louise fluette, le duo devient sauvage, haletant, dégageant une sorte d’énergie hallucinante, sous haute tension électrique avec ses bleus vibratiles. Louise flamme froide, chauffée à « bleu » nous fait entrer en transe tandis que son corps se transcende, mi machine infernale, mi animal fabuleux, mi femme, mi déesse, sorte de mutante aux multiples pouvoirs, dont celui de nous émouvoir terriblement.
Agnès Izrine
Le 104, Paris, du 26 février au 6 mars 2014
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