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In case of fire, run for the elevator de Boyzie Cekwana

Boyzie Cekwana, qui vit à Durban en Afrique du Sud, nous avait habitués à un théâtre chorégraphique, fait d’images poétiques au sens politique fort. On attendait donc beaucoup de In case of fire, run for the elevator qui complète une trilogie de créations très citoyennes. Discours, humour et grotesque sont au rendez-vous, mais au bout du compte, ce cabaret plus que farfelu peine à créer une émulsion.
Trois hommes aux morphologies disparates (le petit, le grand et le gros) et trois poules cohabitent sur scène où tout est symbole, des costumes aux objets, des mots aux actes. Il s’agit encore de décortiquer le regard européen sur l’Afrique, les rapports de dominance, l’obligation des uns de s’excuser de tout face aux autres : l’Africain face à l’Européen, l’artiste face au spectateur…

Les rapports de force s’expriment aussi dans l’assiette. Le végétarisme est une idée arrivée dans les valises du colonisateur, le Coca Cola devient un condiment pour assaisonner tout repas chaud chauffé au micro-ondes, en direct devant le public. Au fil des tableaux, le discours prime sur le corps et il est possible que Cekwana s’emploie à tourner le modèle performatif occidental en dérision. Mais le résultat est moins délicieux que prévu. Sous l’emprise d’une multitude de messages qui s’accumulent, ce repas s’avère être plutôt indigeste.
Thomas Hahn
Vu au Forum du Blanc-Mesnil, le 7 juin 2013 dans le cadre des Rencontres chorégraphiques

Chorégraphie, mise en scène Boyzie Cekwana
Interprètes Bhekani Shabalala, Bheki Khabela, Boyzie Cekwana
Lumières Éric Wurtz
Technique Mattews Phala
Dramaturgie Guillaume Bernardi
Costumes Boyzie Cekwana, Nguni Shades
Musique Speaking of Happiness - Gloria Lynne,
(You're the) Devil in Disguise - Elvis Presley,
Ridiculous Songs - Cast, Thokozile - Bhekani Shabalala, Bheki Khabel, Sduduzo Khawula
Traduction française Trui Roozeveld Van der Ven