Atelier de Paris : Démarrage de saison en fanfare
La Saison en créations 21/22 se lance avec quatre propositions hors normes, dans des lieux d’exception.
Farfelu, caustique, pop, mignon, subversif… L’inénarrable œuvre des plasticiens Yvan Clédat et Coco Petitpierre touche autant à la chorégraphie qu’à la couture et la scénographie. Pouvoir faire, en un week-end, le tour de leurs inspirations protéiformes est une occasion rêvée. L’Atelier de Paris présente une série de six performances, en salle ou dans l’espace public (et dans ce cas en accès libre et gratuit). Tour à tour inspirées de Picasso, Léger ou Magritte, d’imaginaire médiéval ou photographie nuptiale, les performances et parades, parfois à la limite de l’installation, passent du mystère au ravissement enfantin, d’univers végétaux à l’esprit Bauhaus. Et s’enchaînent deux jours durant, les samedi 4 et dimanche 5 septembre. A voir en famille.
De la chapelle du Château de Vincennes…
La #saison en créations enchaîne, dès la seconde moitié de septembre, avec Myriam Gourfink, Amala Dianor et Pierre Pontvianne. Tout de suite, l’Atelier de Paris continue à se balader dans les environs, et l’expérience promet d’être particulière. En collaboration avec Monuments en Mouvement, la danse moléculaire de Myriam Gourfink, où tout part du souffle, est ici portée par huit femmes et se déploie dans la chapelle du château de Vincennes, là-même où Tatiana Julien avait lancé une fête monumentale et débridée, dans le cadre de June Events 2018 [lire notre critique]. La création de Structure Souffle entrera en résonance avec la chapelle d’une manière très différente. Au point de trouver des sensations spirituelles ?
…au Palais de la Porte Dorée
En tout cas, le 16 septembre, le CDCN se montre tenté par l’ubiquité. Dernière de Structure Souffle à la chapelle du château, et première de Siguifin au Palais de la Porte Dorée. Sous la direction artistique d’Amala Dianor, cette production soutenue par Africa2020, très et trop longuement attendue en raison de la Covid-19, réunit trois chorégraphes et neuf jeunes interprètes, répartis sur trois pays africains.
C’est donc une pièce en trois tableau différents créés en toute indépendance, demandant à Dianor de devenir l’alchimiste qui harmonise les trois univers, respectivement proposés par Alioune Diagne (Sénégal), Naomi Fall (Mali) et Ladji Koné (Burkina Faso). Ce sera comme un portrait de cette jeunesse africaine pleine de talent et en prise avec le réel, dans sa diversité actuelle qui concerne aussi les styles de danse pratiqués. Et surtout, une pièce écrite à quatre, un symbole en soi. Rarissime et un défi des plus sympathiques.
Terrain vague nocturne
Percut de Pierre Pontvianne a été créé au Théâtre des Abbesses, devant un public de professionnels en janvier 2021 [lire notre critique]. Sextuor plastique et vocal, aux frontières de la danse et de la parole, où les corps poussent des cris muets et les cordes vocales mènent la danse.
Les éclats de voix sont explosifs, les corps encaissent sans vaciller. Sur un terrain vague nocturne, le jeu vire à l’affrontement, selon des règles secrètes et mystérieuses. Les mots fusent et percutent tels des projectiles. On peut aussi songer à une équipe de jongleurs se renvoyant les massues. En somme, un début de saison où l’idée de réunir pour constituer un ensemble, une équipe, un collectif ou autre constellation se matérialise dans chacune des propositions.
Thomas Hahn
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