Journal du Maître de ballet des Théâtres Impériaux
La vie de Petipa vaudrait bien un roman ou une biographie de référence, mais pour marquer le bicentenaire de la naissance du chorégraphe la production éditoriale n’a guère brillé. Ce Journal du Maître de ballet des Théâtres Impériaux résume à peu de chose près toute la production de cette célébration décidément particulièrement discrète. Et il ne faut pas attendre de cet ouvrage austère et fragmentaire qu’il remplisse l’usage grand public que l’on pourrait attendre. Il s’agit d’une édition propre et bien faite des carnets personnels que tint Petipa entre 1903 et 1907.
Austère car ces notes n’étaient pas conçues pour la publication, elles rassemblent plutôt du matériel pour la petite autobiographe –sorte de mémoire en défense que rédige le chorégraphe quand il est mis sur la touche- et qui fut publiée naguère sous le titre assez usurpé de Mémoires (Actes Sud 1990). Incomplet car il semble, à la lecture de la préface du présent ouvrage, que d’autres carnets sont manquants et l’enquête pour les retrouver n’a pas encore abouti. Ceux-ci viennent de Russie. Ils donnent à voir au quotidien la vie du personnage, ses travers et ses qualités. Ils sont proprement illisibles sinon comme un document de base pour une recherche future et passionnant pour qui possède une connaissance très affûtée du sujet. En somme, il aurait fallu publier ce document au moment de la célébration du bicentenaire de la naissance pour disposer aujourd’hui du document de référence grand public dont ces carnets auraient constitué une matière idéale.
Mais la célébration n’a pas eu lieu, et l’on n’obtiendra pas plus ; la France chorégraphique est une marâtre injuste, jusque dans les livres.
Philippe Verrièle
Journal du Maître de ballet des Théâtres Impériaux, Ed. MSHA (Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine ; Pessac), 302 pages.
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