Paris honore Milena Salvini
Milena Salvini a reçu du maire du 13e arrondissement, Jérôme Coumet, et de son adjoint en charge de la culture, Philippe Moine, au nom de la maire de Paris, la médaille de la Ville. A l’issue de la remise de décoration – et du diplôme l’attestant –, Isabelle Anna, danseuse de kathak de premier plan, a gratifié l’assistance d’une magnifique danse de cour du Sultanat de Lucknow.
Dans son compliment, Jérôme Coumet a rappelé les moments qui ont jalonné la carrière artistique de Milena Salvini : son entrée au Conservatoire national de musique à l’âge de quinze ans, le choc esthétique devant un spectacle de kathakali qui change le cours des choses. « C’est la passion d’une vie qui naît pour l’Inde, pour sa danse, pour son théâtre et pour sa musique. » Elle s’intéresse à tous les styles de danses indiennes : le bharata natyam, le kathak, l’odissi, mais ce qu’elle aime par-dessus tout, c’est le kathakali.
Elle part deux ans en Inde puis, à son retour, organise des tournées avec Jean-Louis Barrault, danse au festival d’Avignon, donne des cours, rencontre l’homme de sa vie, Roger Filipuzzi, avec lequel elle fonde en 1975, au cœur de la Butte aux Cailles, le Centre Mandapa. Les cours et les spectacles de danses du monde, ouverts aussi au contemporain, se succèdent dans ce modeste théâtre. Avec Ariane Mnouchkine, Milena Salvini aura l’occasion d’organiser au Théâtre du Soleil de mémorables nuits célébrant le kathakali et le kûtiyattam.
Milena a annoncé prendre cette année, peu à peu, sa retraite. Sa fille, Isabelle Anna, aujourd’hui directrice artistique, continuera le Mandapa en lui apportant un renouveau : « Isabelle a étudié le khatak en Inde (...) et associera maintenant la direction du Mandapa à sa carrière de danseuse ».
Isabelle Anna, vêtue d’une robe somptueuse couleur églantine, la tête coiffée d’un voile de soie de la même teinte, les pieds nus, des crotales métalliques fixés aux chevilles, fait montre de son talent, qui est immense, en interprétant Les Trois courtisanes, une danse de style khatak, sur un air traditionnel de l’Inde du nord. La musique, enregistrée, présente des accents arabisants – l’inverse étant vraisemblable, les traditions orientales ayant aussi leurs racines du côté de l’Inde.
Elle est accompagnée de chant et jouée par les instruments traditionnels : tabla, sarangi, sitar. La variation, qui dure pas moins d’une douzaine de minutes, débute tout en douceur et s’avère, très rapidement, semée d’embûches, de quantité de girations et de difficultés techniques que la jeune femme surmonte avec grâce, le sourire aux lèvres.
Nicolas Villodre
La cérémonie a lieu le 18 décembre 2018 dans la Salle des fêtes de la Mairie du 13e
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