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« Core / Demetra 2.0 » de Giovanna Velardi

Couvertes de mamelles ou d’un tablier de boucher, maniant le boyau de caoutchouc ou le poulet plumé, arborant la robe blanche ou les attributs de la Bimbo, les femmes mises en scène par Giovanna Velardi ne sont pas des tendres. Elles avancent en bataillon, martelant le sol de leurs pieds nus en cadence, tombent dru sur leurs genoux, ou claquent du talon. Il faut dire qu’elles ont de qui tenir : Demeter, la mère et Core, la fille, qui partagent leur temps entre la terre et l’enfer.

Giovanna Velardi met surtout en scène une révolte des femmes qui prend sa source dans le viol (d’où la figure de Core, mieux connue sous le nom de Proserpine) et dans la soumission à laquelle elles sont assignées. Toujours est-il que dans la pièce, elles récupèrent pour elles le sexe et la violence. La scène où Giovanna Velardi, en tablier de boucher rouge, jette rageusement à terre des pilons de poulet aux allures phalliques est, en ce sens, assez révélatrice, tout comme la fin ou les interprètes se trémoussent âprement sur leurs chaises. Malheur à l’homme qui s’aventure au sein de ce quatuor, qui se trouve vite ravalé à sa fonction génitrice.

La gestuelle, sans être totalement originale, est bien trouvée. Les danses sur les genoux, la fluidité des tours, les unissons percutants définissent un mouvement assez parlant.
Le passage de la Bimbo en bikini et stiletti roses est cocasse à souhait. Et la statue qui s’anime une trouvaille.

Par contre, on se demande tout le long de la pièce à quoi correspondent ces images vidéo inidentifiables, mises à part les arbres et l’homme de Vitruve de Léonard de Vinci, et ce que la chorégraphe a bien voulu exprimer à travers elles. Question de cultures différentes peut-être.

Reste que Core / Demetra 2.0  est une pièce prometteuse que l’on a découverte avec intérêt.

Agnès Izrine

18 novembre 2016 - Festival Instances de Chalon-sur-Saône

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