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Wim Vandekeybus : « What the body does not remember »

Wim Vandekeybus reprend sa première pièce, What the body does not remember près de 30 ans après sa création. Sans une ride.

En 1987, What the body does not remember, première pièce de Wim Vandekeybus créait la stupéfaction dans le monde de la danse contemporaine. La raison en était la prise de risque et l’énergie « à tout casser » qui se dégageait de cette pièce et qui ne faisait, à l’époque, pas partie du dogme chorégraphique  français qui regardait toute violence et toute performance physique excessive plutôt d’un mauvais œil. Même Anne Teresa De Keersmaeker avait ses détracteurs, Jan Fabre et Jan Lauwers étant considérés un peu à part, à la frontière entre danse, théâtre et performance. Et surtout, ces deux derniers sont encore peu programmés sur la scène française. Rares sont ceux, par exemple, qui ont pu voir ce même Wim Vandekeybus dans Le Pouvoir des folies théâtrales de Jan Fabre avant qu’il ne crée sa troupe. Et, si l’on sort du domaine flamand, un William Forsythe, par exemple, et ses chorégraphies au rythme infernal, commencent tout juste à se faire connaître du public.

Photos Danny Willems

What the body does not remember est donc un choc, une sidération totale.

Ses corps qui se lancent, jettent en l’air des blocs de plâtre que les danseurs évitent de justesse, qui courent avec une célérité hallucinante, sautent comme propulsés à l’horizontale, ont-ils la même puissance ? Ont-ils toujours cette sorte de sauvagerie, cette indomptabilité aux yeux du public en 2015, soit près de 30 ans après ?

Eh bien oui. Car cette urgence vitale, dont l’actualité pourtant évidente avait encore du mal à entrer dans les consciences en 1987, l’est d’autant plus – mais pour d’autres raisons, de nos jours.

En 1987, le Sida faisait des ravages en silence, et il fallut attendre le milieu des années 90 pour que l’on comprenne cette sorte de fureur chorégraphique, cette nécessité du sensationnel à tous les sens du terme.
Aujourd’hui, cette gestuelle stupéfiante, tout en cavalcades effrénées, en instants capturés au vol séduit par les frissons qu’elle provoque autant que par la personnalité des danseurs qui peuvent passer, en un battement de cil, d’un mouvement aussi ahurissant que virtuose, à la banalité la plus totale d’hommes et de femmes quelconques, humour en sus.
Photos Danny Willems
 

Car il y a des moments savoureux comme ces vrais faux portraits victoriens, ou ces histoires de serviettes de bain. Ce mélange détonnant, devenu presque la signature de la danse belge, a été depuis souvent imité, même si jamais vraiment égalé.
C’est pourquoi il fallait reprendre cette pièce culte (tout comme les premières œuvres de Jan Fabre, d’ailleurs) car l’original est encore mieux que ce que l’on avait pu imaginer – ou se remémorer. La dynamique est intacte, la surprise aussi.
Agnès Izrine
Du 9 au 15 avril, Le 104 Paris
 
Tournée 2015
24, 25 avril, Ile de La Réunion, France
2 mai, ADC, Genève, Suisse
5, 6 mai, Théâtre de Sète, France
20, 21 mai, Dampfzentrale, Bern, Suisse
9 juillet, Festival de Marseille, France
 
What the Body Does Not Remember

 MISE EN SCÈNE, CHORÉGRAPHIE, SCÉNOGRAPHIE : Wim Vandekeybus
INTERPRÉTÉ PAR : Jorge Jauregui Allue, Aymara Parola, Eddie Oroyan, Pavel Mašek, Revé Terborg, German Jauregui Allue, Guilhem Chatir, Claire Lamothe, Léa Dubois
AUSSI INTERPRÉTÉ PAR : Damien Chapelle, Ricardo Ambrozio, Tanja Marín Friðjónsdóttir, Zebastián Méndez Marín, Maria Kolegova, Livia Balazova
MUSIQUE ORIGINALE : Thierry De Mey & Peter Vermeersch
DIRECTEUR DES RÉPÉTITIONS : Eduardo Torroja
STYLISME : Isabelle Lhoas ASSISTÉE PAR Frédérick Denis, Isabelle De Cannière
COORDINATION TECHNIQUE : Davy Deschepper
CRÉATION LUMIÈRE : Francis Gahide
RÉGIE LUMIÈRE : Davy Deschepper, Karin Demedts
RÉGIE SON : Davy Deschepper, Bram Moriau, Tom Buys

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