« ¡ Viva Villa ! » : La danse à la Collection Lambert
Un festival itinérant, un haut lieu de l’art, des expositions et un lien fort avec la danse qui passe par Kyoto…
Depuis 2016, le festival ¡ Viva Villa ! expose des artistes ayant bénéficié de résidences dans trois hauts lieux français de l’art contemporain, tous situés hors de France: La Villa Médicis à Rome, la Villa Kujoyama à Kyoto et la Casa de Velázquez à Madrid. Deux « Villa » donc, d’où le nom de ce festival, le simple « Casa » de la troisième étant surclassé par la moitié espagnole de l’intitulé.
Pour sa quatrième édition, ¡ Viva Villa ! investit la Collection Lambert dans son espace d’exposition temporaire de l’Hôtel de Montfaucon en Avignon et affirme la vocation de ce rendez-vous, à savoir la création d’un « aperçu vivant de la jeune création contemporaine, à travers la pluralité des regards et des perspectives ».
Arts vidéo ou plastiques, photographie, sculpture, gravure, peinture, photographie sont appelés à dialoguer entre eux, et la danse pourrait faire le lien, d’autant plus que les chorégraphes invités ont aussi humé l’ambiance des lieux de résidence. Camille Mutel, par exemple, présente Détails, une miniature créée lors de sa résidence artistique à la Villa Kujoyama de Kyoto offrant « une réflexion calme et chorégraphique sur la relation sujet / objet ».
Et manifestement, des trois villas, c’est celle de Kyoto qui est le plus étroitement liée à la danse, puisque les deux autres chorégraphes présents à la Collection Lambert y ont également été en résidence.
L’une, c’est Nach, la krumpeuse universelle qui est en train de verser à la danse contemporaine sa sensibilité si personnelle depuis qu’elle a créée, en 2017 son premier solo, Cellule [lire notre critique].
Après un quatuor tout aussi spectaculaire [lire notre critique], elle revient de Kyoto avec un nouveau solo, Beloved Shadows, où les ombres sont celles qui se reflètent dans son propre esprit, dans la musique d’un compositeur japonais et dans son regard sur le butô. On verra Beloved Shadows également à L’Echangeur (Hauts de France) en octobre et à l' Atelier de Paris, en décembre.
Il y a quelques mois, nous vimes à Paris, au Théâtre de la Ville (Espace Cardin), Takao Kawaguchi, qui y mena son investigation personnelle, sensible et audacieuse sur les traces de Kazuo Ohno. Il revient en France grâce à ¡ Viva Villa ! qui accueille ce cofondateur de la célèbre troupe Dumb Type pour une collaboration avec le plasticien et artiste visuel français Emmanuel Guillaud qui a passé huit ans de sa vie au Japon.
Dans I’ll lick the fog off your skin, les deux artistes dialoguent pour faire le lien entre l’art queer d’aujourd’hui et le Japon ancien.
Thomas Hahn
¡ Viva Villa !, à la Collection Lambert (Avignon)
Du 11 au 13 octobre 2019
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