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Un Air de Danse #2

Une superbe programmation pour ce temps fort consacré à la danse qui se tient du 21 juillet au 2 août en plein air, au Parc Jourdan et au Théâtre de l’Archevêché.

C’est une belle et éclectique programmation que nous livre Nicole Saïd et le Ballet Preljocaj pour la deuxième édition de cet autre festival d’Aix-en-Provence, ou plutôt temps fort consacré à la danse intitulé Un Air de Danse qui se tient du 21 juillet au 2 août en plein air, au Parc Jourdan et au Théâtre de l’Archevêché. Cerise sur le gâteau, beaucoup de ces spectacles sont gratuits, et quand ils ne le sont pas, les places coûtent de 10 à 20 € ce qui laisse peu d’excuses pour ne pas aller y faire un tour.

Le festival commence en fanfare avec la formidable relecture du Sacre du printemps d’Arthur Perole. Pour cette version en extérieur, Arthur Perole invite deux générations de danseurs à se rencontrer en proposant à 9 élèves de l’École Nationale Supérieure de Danse de Marseille de rejoindre les 12 interprètes du Ballet Preljocaj Junior et ainsi présenter une version pour l'extérieur et augmentée de la pièce initialement créée les 13 et 14 avril 2023 au Pavillon Noir [lire notre critique].

Il est suivi dans la même soirée de Soul Chain de Sharon Eyal avec le TanzMainz (Ballet de Mayence) dans une chorégraphie extrêmement stimulante qui a remporté le prix du théâtre allemand « der Faust » en 2018. Depuis le succès de Love en 2003, et récemment, de sa trilogie (OCD Love, Love Chapter 2, et The Brutal Journey of the Heart), les pièces de la chorégraphe israélienne Sharon Eyalet sa compagnie, LEV (qui signifie « cœur » en hébreu), ont pour dénominateur commun l’amour, dans Soul Chain il ne faut pas s'attendre à trop de romantisme. Les mouvements sont plutôt animistes et purs, un groupe fumant qui se déplace avec la plus grande discipline à l'unisson rythmique.

Unisson encore avec Ana Perez. Sonate est un duo qui émane de la création d’Ana Pérez Concerto en 37 ½. La danseuse, devenue musicienne, entre en dialogue avec la guitare de José Sanchez. L’art flamenco est leur terrain de jeux. Par la technique du phasing, ils s’en donnent à cœur joie : ils calent, décalent et recalent la rythmique de leurs instruments pour arriver ensuite à l’unisson. Igra (Jeux) de la compagnie KOR’SIA fait écho à la pièce de Nijinski datant de 1913. Installés sur un court de tennis accompagnés par une musique électronique psychédélique, les interprètes revisitent la partition avec une modernité jubilatoire. La danse s’y amuse et mêle références classiques, contemporaines et incursions hip-hop. Un spectacle captivant dont la puissance visuelle joue un rôle décisif !

Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, Kader Attou présentrera deux pièces dans la même soirée, à savoir Prélude, une pièce dans laquelle la musique de Romain Dubois rencontre la physicalité des danseurs. La partition, crescendo rythmique et mélodique, tient le spectateur dans une intensité si grande qu’il est très vite happé par cette énergie brute et Symfonia Pieśni Żałosnych, du compositeur polonais Henryk Górecki, créé en 2010. Fulgurances et émotions sont au rendez-vous entre courses et suspensions, freezes et électricité corporelle. Ensuite le festival nous entraîne en Colombie Una Fiesta Latina (Une fête latine), un spectacle qui rend hommage à la culture latine et à sa musique. Dans ce spectacle, les danseurs de salsa caleña, champions du monde, démontrent leurs compétences et leur dextérité en exécutant des chorégraphies fusionnant le meilleur des rythmes latins. Et enfin, Angelin Preljocaj assure la clôture du festival avec Mythologies, une pièce autour de nos mythes fondateur. Une épopée pour vingt danseurs sur une musique symphonique de l’ex-Daft Punk Thomas Bangalter. [lire notre critique].