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Prix de Lausanne 1980 : Patrick Armand

Parmi les personnalités artistiques du 45e anniversaire Prix de Lausanne, dont Harlequin Floors est un fidèle partenaire, plusieurs sont d’anciens lauréats. Ils se souviennent et se racontent sur le Blog Harlequin News. Aujourd'hui, Patrick Armand, directeur adjoint de la San Francisco Ballet School, professeur et répétiteur classique garçons pour le Prix de Lausanne.

J’avais 15 ans…
J’étais élève à l’école de danse de Roland Petit à Marseille, mais j’avais déjà un peu bougé. J’avais notamment suivi à Bâle durant l’automne les cours de Rudy Bryans. C’est lui qui m’a préparé au Prix. En contemporain, j’ai présenté son solo de Peer Gynt de Grieg, et en classique une variation du Corsaire.

Beaucoup d’amis
Je suis arrivé à Lausanne avec ma mère, nous logions à l’hôtel. Il y avait une très bonne ambiance et, bien que timide, je me suis fait plein d’amis. A cette époque, les résultats des éliminatoires étaient annoncés chaque soir au restaurant, après le dîner. Il n’y avait pas vraiment de sentiment de compétition, plutôt celui d’un apprentissage et d’une formidable expérience.

Le training
C’était Gilbert Meyer qui donnait les cours pour la classe de garçons. C’est lui aussi qui m’a fait travailler l’enchaînement. Cet exercice d’une minute faisait alors partie des épreuves éliminatoires. Nous devions le présenter sur scène, afin d’être sélectionné pour la finale. Lorsque j’ai appris que j’étais retenu, j’ai été très heureux. Je voulais gagner le concours, c’était l’un de mes buts depuis plusieurs années. Ma mère m'avait formé à la danse et j'avais envie qu'elle soit fière de moi !

Ultime épreuve
Lors de la demie finale, je tombe à la fin de mon morceau libre ! Pourtant, je parviens quand même en finale et là, tout change : je me sens soudain beaucoup plus relax. Le simple fait d’arriver jusque-là était un accomplissement incroyable, donc déjà un bonheur. Quand j’ai reçu le Prix, en revanche, ç’a été comme un coup de massue sur la tête. Je suis vraiment entré dans un autre monde. Ce fut un moment fantastique.

Le Prix, et après
J’ai choisi la bourse pour l’école du SFB (San Francisco Ballet). J’ai commencé le cursus là-bas, mais ne l’ai pas terminé. Je désirais entrer dans une compagnie. Je suis donc revenu en France, dans l’école de Rosella Hightower à Cannes, où j’ai fait transférer ma bourse. J’y suis resté à peine quelques mois avant de rejoindre le Ballet Théâtre Français de Nancy, dirigé par Jean-Albert Cartier.

Plus aucune barrière
Le Prix de Lausanne a vraiment tout changé. Depuis tout petit, je voulais être danseur mais le fait de gagner le prix, de rencontrer tous ces professionnels qui m’ont évalué a conforté mon choix. A partir de ce moment-là, j’ai su de façon définitive ce que je ferais plus tard. Ça a fait tomber toutes les barrières et m’a donné des ailes.

Une communauté
Je ne remercierai jamais assez Philippe et Elvire (Braunschweig) d’avoir créé cette compétition, et de nous avoir permis de vivre cette expérience. Le Prix peut faire et inversement défaire un danseur. Pendant cette semaine, on peut se rendre compte que danser, ce n’est pas seulement mettre un tutu ou une couronne mais entrer dans un monde professionnel exigeant. Ça met les idées en place.

Le ‘plus’ de Lausanne
Le fait d’allier ainsi les évaluations en cours et sur la scène est capital. En studio, on n’admire pas seulement une performance, on voit les danseurs en trois dimensions. Dans leur technique mais aussi dans leur comportement, vis-à-vis des remarques ou conseils qui leur sont donnés. Le jugement final est beaucoup plus complet, il intègre la psychologie du futur artiste et ses émotions.

Propos recueillis par Isabelle Calabre

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