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« Plage romantique » d’Emanuel Gat

Après avoir été artiste associé  en 2013, Emanuel Gat nous livre cette année Plage romantique, un nouvel opus créé pour la cour de l’Agora à Montpellier Danse.

Avec naturel, François Przybylski entre sur scène avec une guitare et, moyennant quelques accords, entonne doucement « Plage romantique » de Pascal Danel, un tube sixties mièvre à souhait, heureusement interrompu par la ruée des neuf danseurs qui lancent les noms des autres interprètes comme autant de défis, tout cela étant bientôt repris « en live » dans la bande son fabriquée en direct par Emanuel Gat lui-même.

Avec ses accélérations et ses décélarations, ses mouvements de groupe brillants, et ses enchevêtrements chorégraphiques, Plage romantique se développe, amplifiant sans cesse l’espace de la cour de l’Agora, et ses spectateurs disposés autour du plateau comme dans une arène.

Les micros posés sur le sol réverbèrent tous les sons au plateau et, quand les danseurs s’en saisissent ils ajoutent leurs voix à ces sonorités étranges qui rassemblent les bruissements des corps, les fredonnements et les impacts.

Emanuel Gat a repris et developpé pour cette nouvelle création les processus initiés avec The Suprising complexity of simple pleasures(http://dansercanalhistorique.com/2013/06/26/emmanuel-gat-a-montpellier-danse/) créé l’année dernière en présence d’un public attentif. S’il s’agissait alors simplement (si l’on peut dire !) d’un tissage assez complexe des phrases chorégraphiques amenées et animées par chacun des danseurs. Mais dans Plage romantique, l’écriture, tout en paraissant d’une limpidité extrême avec ses courses et ses dispersions, ses rencontres où soudain les regards se nouent et ses éclatements soudains, est tricotée encore plus serrée. Les gestes de l’un se répercutant dans le corps de l’autre. Et surtout, un rythme de ressac baigne la pièce, comme pour rendre hommage à un titre qui fut trouvé par hasard. (Lire encadré)

Le mouvement se propage comme le son, en ondoiements successifs, jusqu’au silence où le bruit des corps prend alors la relève de cette partition tout en reliefs et en contrepoints. La danse se fait alors plus sinueuse, apaisée. Avant que la vitesse ne s’empare de nouveau des phrases chorégraphiques, laissant le spectateur face à l’énigme de ce qu’il peine à percevoir, la rapidité des détentes l’empêchant, comme chez Forsythe de « tout » voir. Peu à peu, on distingue de mieux en mieux les personnalités de chacun, leur façon d’inscrire la gestuelle dans leurs corps, racontant au fond, leur histoire, ou plutôt leur histoire avec la danse.

Galerie photo d’Emanuel Gat

L’ensemble est littéralement palpitant, le spectateur se laissant emporter dans ces allers-retours fulgurants et joyeux. Avec un humour léger, Emanuel Gat joue de la reprise, de l’arrêt, ou du brouhaha, dessinant, finalement, une image du groupe et de ses interactions ou de l’humanité, vision au fond optimiste, puisque tout finit dans des embrassements… Le tout étant lumineux et élégant, sans la moindre afféterie, éphémère comme l’été.

Agnès Izrine

Le 26 juin 2014 – Montpellier Danse – Cour de l’Agora – Avec le soutien de la Fondation BNP Paribas

Distribution

Chorégraphie, lumière et bande son Emanuel Gat

Avec Hervé Chaussard, Aurore Di Bianco,Pansun Kim, Michael Löhr, Philippe Mesia,Geneviève Osborne, François Przybylski,Rindra Rasoaveloson, Milena Twiehaus,Sara Wilhelmsson

Bande son créée en collaboration avec Frédéric Duru et François Przybylski

Régie lumière Guillaume Février

Régie son Frédéric Duru

Production Emanuel Gat Dance

Coproduction Festival Montpellier Danse 2014

Avec le soutien de la Fondation BNP Paribas, Tanzhaus nrw (Allemagne)

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