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« Meeting » australien à Chaillot

Meeting : Réunion, rencontre. Se déroule ici entre un orchestre contrôlé à distance et deux corps de danseurs, contrôlant la distance qui les sépare. Fonctionne grâce à un système électronique et informatique, adapté à un dispositif ancestral : Le cercle.

 

Soixante-quatre boitiers, chacun équipé d’un crayon frappant un objet sonore, dès que le signal électronique déclenche le mécanisme. Percussions minimalistes, évocation musicale élargie. L’univers sonore est sec mais riche en variations et déclenche les imaginaires les plus vastes. En petites unités ou en unissons, en glissades ou en crescendi, le carillon à crayons crée de véritables sculptures sonores.

A l’intérieur du cercle, Hamilton et Macindoe se meuvent sans aller nulle part, se tiennent face à face, dans toujours la même distance minimale, sans jamais se toucher. C‘est le seul mouvement qui leur est interdit, dont ils ont été déprogrammés. Mais à partir de ces deux contraintes, ils inventent une syntaxe riche de moult articulation imprévisible, dans une contredanse actuelle, influencée par les débuts de Hamilton dans le hip-hop.

On ne saurait dire s’ils interprètent la musique ou s’ils la contrôlent par un système de capture de mouvement. Cette recherche sur le rapport entre le son et le geste est la même que celle de Maud Le Pladec dans Professor, et toute aussi pointue. En vérité, et on a le droit de le révéler, la composition est écrite et non interactive, et elle est l’œuvre de Macindoe, également concepteur et réalisateur des boitiers musicaux.

Machines ou humains ? Ces automates deviennent humains par la régression, quand ils s’assoient au sol et ajoutent au ballet sonore des crayons, une liturgie de chiffres, tel un opéra dadaïste. Naïf comme chez les enfants, mais hautement structuré, leur concert se termine dans un solo de l’orchestre, les boitiers librement distribués dans l’espace. Les danseurs sont sortis, le mouvement musical devient la danse.

Hamilton et Macindoe sont tout sauf des inconnus dans la galaxie chorégraphique australienne, ayant intensément collaboré avec la troupe Chunky Move, l’Australian Dance Theater, Lucy Guerin et autres. Depuis l’été 2015, le duo creuse son sillon à travers l’Europe et entame une nouvelle tournée qui vient de débuter au Théâtre National de Chaillot, où la cérémonie de Meeting a lieu jusqu’au 1er avril.

Thomas Hahn

http://theatre-chaillot.fr/danse/meeting

13-15 avril : Tanzhaus NRW, DÜsseldrof, Allemagne
18-19 avril : La Comète, Châlons-en-Champagne
28 juin-2 juillet : Londres, Battersea Arts Center
 

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