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Lyon : 2017/18 à la Maison de la Danse

Dans cette saison sans Biennale, Dominique Hervieu propose 36 compagnies de 18 pays, avec 15 créations ou premières françaises.

Une affiche, c’est fait pour communiquer, mais il arrive qu’il y a à parler de l’affiche elle-même. Sur celle qui accompagne la Maison de la Danse pour la saison 17/18, ne figurent pas que les vedettes annoncées, mais des amateurs, photographiés et assemblés sous la direction artistique d’Eun-Me Ahn.

Le public sur l’affiche

Selon la volonté de Dominique Hervieu, chaque affiche de saison sera créée par un(e) artiste. Et chaque saison affiche de nouveaux efforts en direction du public. En ce temps entre deux Biennales de la Danse, les initiatives incluent la refonte du site numeridanse.tv et une première expérience en réalité virtuelle offerte aux spectateurs, à travers un film réalisé par Yoann Bourgeois et le réalisateur Michel Reilhac. S’y ajoutent toutes sortes d’événements comme les méga-barres et les journées On danse en famille, soulignant l’importance des liens entre artistes chorégraphiques et spectateurs de tous âges.

C’est en ce sens qu’Eun-Me Ahn tombe à pic. La Coréenne s’est imposée en France avec sa trilogie mêlant danseurs professionnels et amateurs de toutes générations : grand-mères, quadragénaires, adolescents, dans un univers débridé qu’on retrouve sur le visuel de saison. Ayant réalisé des séances photos avec trente-cinq amateurs, Ahn s’est dite « frappée par le nombre de participants et leur diversité ». Il est vrai que la population coréenne est très peu mélangée. Au résultat, les artistes de la nouvelle saison à la Maison de la Danse sont parfaitement entourés du public lyonnais qui saute et s’envole, avec Eun-Me Ahn au centre.

Compagnies de référence et tête chercheuses

Qui et que verront-ils ? D’une part, de grandes compagnies internationnales : Alvin Ailey, Alonzo King, Chicos Mambo, Sao Paolo Dance Company, Anne Teresa de Keersmaeker et le Yacobson Ballet de Saint-Pétersbourg. Et de France, Phlippe Decouflé avec ses Nouvelles pièces courtes.

D’autre part, les têtes chercheuses : Eun-Me Ahn (avec Let me change your name, et donc une pièce sans grand-mères ou autres amateurs (lire notre critique), Robyn Orlin (lire notre critique), Carolyn Carlson (lire notre critique), Jann Gallois (qui réussit le prodige d’être artiste associée à la fois à Chaillot et à la Maison de la Danse), Nacera Belaza (lire notre critique), Alessandro Schiarroni et Akram Khan.

Traditions et rébellions

Il y a les belles danses d’ailleurs, celles de Shantala Shivalingappa en kuchipudi, des Sudafricains Via Kathlehong chorégraphiés par Gregory Maqoma un festival flamenco (Edouardo Guerrero, Maria Pagés...) et les Colombiens du Colectivo Danza Region, qui sont confrontés à des traditions occidentales connues comme cabaret, théâtre et cirque : Cirkus Cirkör (Suède), Peeping Tom (Belgique), Circolombia (Colombie) et la dernière production de Cabaret, chorégraphiée par Thierry Smits.

Ensuite, beaucoup d’incitations à engager sa pensée autour des conflits sociaux et territoriaux actuels, avec le jumpstyle de (La) Horde, avec Aicha M’Barek et Hafiz Dhaou (lire notre critique), avec la compagnie hip hop Dyptik et Salia Sanou (lire notre critique). S’y ajoutent des chorégraphes qui figurent sur l’affiche de la 6e édition du festival Sens Dessus Dessous consacrée à la voix des femmes : L’Irlandaise Oona Doherty et une toute nouvelle création de Maguy Marin.

Le budget

Pour cette nouvelle saison, Dominique Hervieu prévoit 61.3% d’autofinancement, soit 4.1 millions d’euros sur un budget total de 6.6 millions d’euros. Sur les subventions de 2.7 millions d’euros, la ville de Lyon contribue à hauteur de 965.000 euros, le ministère/DRAC 755.000 euros, la région 380.000€ et Métropole de Lyon 328.000€. Les recettes propres incluent 385.000€ provenant de partenariats privés. De quoi accueillir 36 compagnies de 18 pays avec 15 créations ou premières françaises et six compagnies en résidence, à savoir Burnout (Jann Gallois), Dyptik, Via Kathlehong, Oona Doherty, Nacera Belaza et (La)Horde.

Thomas Hahn

 

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