« Le Cabaret de la Rose Blanche » de Radhouane El Meddeb
À June Events, une soirée aux grandes émotions partagées, à vivre sans modération, ce vendredi 31 mai.
Les émotions coulent à flot, comme le champagne sur le plateau, lors de la première au Manège de Reims. Des roses blanches (ou rouges) volent ou couronnent les têtes des artistes, féminines et masculins. Les deux genres principaux de l’humanité peuvent par ailleurs très bien se confondre en une seule personne, ce qu’ils font ici avec autant de grâce que d’autodérision. Pour ne pas se prendre au sérieux et faire parfois déborder la joie ou le chagrin, comme débordent certaines paires de lunettes, les costumes et perruques florales.
« Le Cabaret de la Rose Blanche s’impose aujourd’hui pour aborder une nouvelle période de mon parcours chorégraphique », écrit Radhouane El Meddeb. Pourtant, il nous avait précédemment amené, entre autres, Au Temps où les Arabes dansaient. Il avait aussi déclaré, en 2008 : Je danse et je vous en donne à bouffer, installant sa cuisine tunisienne sur le plateau. Aujourd’hui il déclare que ce cabaret consacré au répertoire musical tunisien et aux scènes-culte du cinéma égyptien est « le récit et la danse d’un temps où toute une humanité dansait sans les contraintes et les menaces aujourd’hui présentes dans nos vies… »
Au Cabaret de la Rose Blanche, pas de couscoussière. Mais la même générosité, la même hospitalité. Ensemble, Selim Arjoun, Radhouane El Meddeb, Philippe Lebhar, Guillaume Marie, Lobna Noomene et Sofiane Saadaoui construisent un espace de liberté, une safe place, un havre pour toutes les envies et nostalgies. Ce cabaret est une évocation, une porte ouverte vers les cœurs les plus assoiffés autour des souvenirs, de mélodies languissantes de la Tunisie à l’Egypte, de Caetano Veloso à Dalida (« J’ai appris à chanter avec sa chanson », dit El Meddeb). Et oh, qu’il chante bien
Galerie photo : Agathe Poupeney
Ça vaut bien un couscous, mais pas ce soir. L’idée du partage, en tout cas, est assumée. Les six charmeurs répandent un glamour qui réchauffe aisément une soirée de printemps frigorifiant. Mais le public aussi a son rôle à jouer, à s’imaginer dans un film ou au cabaret d’une autre époque. La faire revivre est ici une œuvre commune, de la scène à la salle, pour mieux recréer le présent, sous l’enseigne de la rose blanche, titre d’un film égyptien de 1933 et du groupe de résistants allemands qui tentèrent d‘éviter à l’humanité les horreurs d’un dictateur nazi. Cette fois, la Rose Blanche aura le dernier mot, et la dernière goutte de champagne !
Thomas Hahn
A voir au festival June Events : le 31 mai 2024
Vu le 3 février 2024, Reims, Le Manège, festival FARaway
Conception et chorégraphie : Radhouane El Meddeb
Création musicale : Selim Arjoun
Interprètes danse, chant et musique : Selim Arjoun, Radhouane El Meddeb, Philippe Lebhar, Guillaume Marie, Lobna Noomene, Sofiane Saadaoui
Textes : Marianne Catzaras
Collaboration artistique : Philippe Lebhar
Création costumes : Sari Brunel
Création lumières et direction technique : Manuel Desfeux
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