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La 100e minute de danse de Nadia Vadori-Gauthier

"Une minute de danse par jour", c'est le programme de Nadia Vadori Gauthier, qui  fêtera sa 100e minute de danse le 24 avril 2015 !

9h30 le matin, 4 avril, 14ème arrondissement de Paris, une femme prend son café rue Didot. Soudain, elle se lève, exécute une danse discrète, souple, environ une minute. Les habitués lèvent la tête, mais à peine, les commentaires viendront plus tard. C'est chouette.

La femme qui danse, c'est Nadia Vadori-Gauthier. Danseuse, chorégraphe, performeuse,  docteure en arts, spécialiste de Body-Mind Centering et de Yoga, enseignante à Paris 8, elle dirige les recherches du « Corps collectif », laboratoire artistique et groupe de performance, où elle créé le protocole de la Meute, et est également artiste associée au Théâtre du Mouvement.

« Et que l'on estime perdue toute journée où l'on n'aura pas au moins une fois dansé »  nous dit Nietzsche dans Ainsi parlait Zarathoustra.
La phrase du poète inspire la danseuse, qui en fait sa devise et commence le 14 janvier 2015, « Une minute de danse par jour », qu'elle va poster quotidiennement, à la manière d'un journal, après s'être filmée en posant sa caméra où elle peut.

Chaque jour, elle entame donc sa réjouissante minute (ou un peu plus). Les lieux ? Publics, urbains souvent, chantier, laverie, café, file d'attente, rame de métro ou quai, ascenseur, magasin, mais aussi pleine nature, parc, mer, sable, ou torrent. En fait, absolument partout où l'envie la saisit, et vraiment, ça peut la prendre n'importe où. L'inspiration ne manque pas, le désir non plus.

Si les jours se suivent, ils ne se ressemblent pas. Certains sont inspirés, drôles ou poétiques, le 20 février, la danseuse bondit sur un chantier, le 2 mars elle bascule dans la terre, le 15 mars elle ondule avec les balais d'un car-wash et le 6 avril elle surgit des jonquilles du Parc Montsouris.

Mais c'est comme dans la vie, parfois c'est moins palpitant, ou alors ça va un peu de travers comme le 25 février où elle se casse quasiment le nez en tombant d'une table, ou quand on lui refuse la permission de danser.

La démarche est généreuse, pleine de vie, et ne joue pas la provocation. Sa simplicité convainc. Nadia Vadori-Gauthier, de sa danse fluide et animale, se glisse et s'enroule entre les éléments présents, les entoure, les escalade franchement. Elle intègre l'environnement à son geste, mêle sa danse au quotidien, au tumulte de la rue, aux actes journaliers, aux habitudes de quartier, interpelle avec connivence l'autre, passant, consommateur ou travailleur, prenant toujours acte de ce qu'il est en train de faire et sans jamais se montrer intrusive, mais semant parfois un certain trouble, vite dispersé par sa sincérité et son sourire communicatif (à moins d'être vraiment ronchon, difficile de résister) qui témoigne de son plaisir à danser et à partager.
Certains d'ailleurs l'accompagnent pour un petit moment de danse …

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