Error message

The file could not be created.

L’Été danse à Monaco !

En point d’orgue de la manifestation L’Été Danse, les Ballets de Monte-Carlo proposent une somptueuse soirée chorégraphique réunissant des pièces de Jiří Kylián, Mats Ek et Jean-Christophe Maillot.

Offrir un panel du plus pertinent de la danse actuelle : l’ambition affichée pour cette nouvelle édition de L’été Danse s’incarne à merveille dans le programme de cette « Soirée 3 Chorégraphes », proposée du 14 au 17 juillet au Grimaldi Forum. Au menu, un florilège d’écritures ayant en commun l’expressivité des corps et la recréation la plus inventive du vocabulaire classique en articulation avec les problématiques contemporaines. Sont ainsi annoncées le Back on Track 61 créé en octobre 2021 par Jean-Christophe Maillot sur le Concerto en sol de Ravel, en souvenir de son père qui lui avait fait découvrir, enfant, cette partition. La musicalité est depuis toujours au cœur de la démarche du chorégraphe, qui magnifie ici son art de mettre les mouvements et les lignes en accord avec les notes.

Autre pépite, Claude Pascal, pièce peu vue créée par Jiří Kylián en 2002. Le ballet oppose deux groupes de danseurs, les uns en costumes de la fin du 19e siècle, en référence au compositeur Puccini, les autres en vêtements contemporains évoluant sur une musique actuelle signée Dirk Haubrich. De ce choc des époques et des cultures, le chorégraphe tchèque fait son miel, distillant au passage comme à son habitude un message subliminal sur ce qui fait le sens de nos vies : tels les protagonistes de cette rencontre tragi-comique entre deux temporalités, nous sommes tous, nous aussi, voués à appartenir un jour au passé…La soirée s’achève en beauté avec le célèbre Casi Casa de Mats Ek, créé en 2009 par le chorégraphe suédois à partir des pièces Appartement (2000) et Fluke (2002). On y retrouve, là aussi, tout ce qui fait le sel doux-amer de l’univers de l’artiste, entre vie quotidienne, poésie, humour, folie et désenchantement, le tout composant une fresque à l’humanité bouleversante et un grand moment de théâtre-danse. De quoi clore en majesté un programme interprété au plus juste par une compagnie de cinquante danseurs au mieux de leur forme, et que l’on se réjouit de retrouver.