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« KAYAK » par le Ballet de Lorraine

Cette pièce hilarante créée par La BaZooKa (Sarah Crépin et Etienne Cuppens) pour le Ballet de Lorraine a tout pour plaire aux petits et aux grands.

On connaissait déjà le vocabulaire inventé par des hypermarchés de meubles en kit, à coup de Hövåg et de Ringhult, mais on ne savait pas que depuis, ils en avaient fait une langue, parlée couramment dans ce KAYAK dont le sous-titre (l’action se passe en Suède c’est-à-dire, nulle part) – joli clin d’œil à la nationalité du directeur du Ballet, Petter Jacobsson – aurait dû nous mettre sur la voie. Les danseurs du ballet s’exercent donc à dire « smersket » ou d’autres mots très aisés à prononcer avec un peu d’entraînement, avec beaucoup d’application. En fait, le programme nous apprend qu’il s’agit du tube d’Adriano Celenteno Prisencolinensinainciusol, écrit en 1972 dont on peut avoir un aperçu ici :

KAYAK nous montre donc une tribu de neuf danseurs vêtus de doudounes, de chaussettes, de mini shorts et de bonnets à cornes genre Vikings, cherchant à monter une vraie revue, avec une assiduité et un allant formidable… malgré les échecs successifs enregistrés au cours de cette répétition qui tourne invariablement à l’absurde le plus total.

Galerie photo : Laurent Philippe

On remarquera particulièrement, les chaussures home-made à plateau, référence au guitariste  de Kiss the Demon (dont on verra d’ailleurs un avatar sur la scène). Vénus paléolitique tout en oreillers (idéale pour les calins douillets), grand échiquier un peu foutraque et cabines de sauna colorées complètent cette scénographie aussi ludique que poétique.

Drôle, impertinente, enlevée, la création est aussi loufoque que propice à libérer l’imagination des jeunes spectateurs avec ses airs de BD et ses couleurs acidulées. Pour les plus grands, on pourra s’interroger au choix sur les affres de la création d’un spectacle tout public, l’uniformisation de nos comportements dictés par la mode ou le commerce globalisé, ou sur la soumission à un leader, même délirant.

En tout cas, pour fêter les 50 ans, c’est une vraie mise en valeur des performances dont l’ensemble du Ballet de Lorraine est capable, de la versatilité incroyable des danseurs et de leur virtuosité au professionnalisme des ateliers de décors et costumes. Et l’idée est vraiment bien trouvée !

Agnès Izrine

Le 25 février à l’Opéra de Nancy.

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