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June Events : Alban Richard à propos de « dawnlight » / « Night : Light »

Au festival June Events, Alban Richard, fraîchement nommé à la direction du CCN de Caen, créera dawnlight, sur une composition de Jérôme Combier. Elle s’ajoute à Night : Light, créé en 2012 à l’Ircam sur une partition de Raphaël Cendo, pour un dispositif de diffusion sonore appelé « géode acoustique ».

Danser Canal Historique : Qu’est-ce qu’une « géode acoustique » ?

Alban Richard : En 2012, nous avons créé Night : Light spécialement pour l’espace de projection à l’Ircam. À ce moment, l’Ircam avait dévoilé un système « ambisonique » appelé « géode acoustique ». Il s’agit d’une multitude de haut-parleurs permettant de travailler le son en trois dimensions. La création de Night : Light de Raphaël Cendo s’est faite à l’intérieur de ce dispositif. Mais naturellement,  ce dernier n’est pas transportable. L’Ircam a donc proposé au compositeur ainsi qu’au réalisateur en informatique musicale Olivier Pasquet de développer une sorte de nouvelle version sans géode acoustique, permettant tout de même d’arriver à une multidiffusion du son très spécifique.

DCH : Est-ce que ce dispositif déclinant la géode acoustique englobe aussi les spectateurs ?

Alban Richard: Habituellement, oui. À l’Atelier de Paris, nous sommes dans une version un peu spécifique du fait que nous allons aussi utiliser les gradins. Mais une grande partie du public sera sur le plateau et donc intégrée dans l’espace sonore. Il s’agit par ailleurs d’une installation-performance-concert qui intègre le travail de Valérie Sigward, une sorte de partition lumineuse sur les deux pièces. L’accent est mis sur la porosité entre la danse, la musique et les lumières.

DCH : Comment se déclinent les deux chorégraphies ?

Alban Richard: Les deux pièces sont traitées différemment, du fait que les deux processus de création et de collaboration ont été très différents. Pour dawnlight, j’ai travaillé dans un échange permanent avec Jérôme Combier au sujet de la structure de la pièce musicale, puisqu’il y a un travail sur le souffle de l’interprète, donc le mien. Le son du souffle est intégré à la composition et donc marqué sur la partition musicale. Il nous fallait d’abord mettre en place cette structure et apprendre la partition vocale, pour ensuite travailler sur la manière dont cette proposition musicale pouvait me mettre en mouvement. Donc toute la danse se tisse à l’intérieur de la partition. Avec Raphaël Cendo le travail a porte plutôt sur de grandes masses de temps, en contrepoint et en confrontation avec la musique.

DCH : D’où vient votre intérêt particulier pour les structures musicales ?

Alban Richard: J’ai suivi une formation musicale au conservatoire, même si je n’ai plus touché à un instrument de musique depuis vingt ans. C’est toujours la relation à la  musique qui me met en mouvement. Analyser une partition me donne des outils pour chercher des mouvements, pour en être ému. Pour moi, la structure d’une pièce chorégraphique est aussi très liée à une recherche musicale.

 

DCH : Cette relation a-t-elle aussi une place privilégiée dans votre projet pour le CCN de Caen dont vous allez assumer la direction ?

Alban Richard: Ma relation à la musique est donc là depuis le début, et avec ma nomination à la direction du CCN de Caen elle va s’intensifier davantage. Le CCN va se spécialiser autour de cette relation. Mais il va aussi devenir un lieu de partage avec cinq artistes compagnons dont un compositeur. Ce sera un lieu de fabrique artistique, intégrant des projets tournant autour d’un espace citoyen. C’est pourquoi je veux aussi en changer le nom, mais ne peux pas encore en parler puisque je suis en attente de l’accord. J’espère pouvoir en dire plus à la rentrée.

Propos recueillis par Thomas Hahn

Le 19 juin, Atelier de Paris

http://atelierdeparis.org/fr/alban-richard-ensemble-cairn/dawnlightnight-light

 

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