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« The Idiot » de Saburo Teshigawara

Saburo Teshigawara revient à Paris, au Théâtre national de la danse de Chaillot, dans le cadre de la 47e édition du Festival d’Automne et des manifestations de Japonisme 2018.

À propos de la pièce The Idiot qu’il danse avec Rihoko Sato, il dit : « Je savais qu’il était impossible de créer une chorégraphie tirée d’un tel roman. Mais cette impossibilité a été la clef pour approcher et créer quelque chose de complètement neuf ». Il ne faudra donc pas chercher de lien ici avec l’œuvre de Dostoïevski, mais se laisser porter par la chorégraphie de Saburo Teshigawara qui possède de nombreux adeptes en France.

Spectacle après spectacle, Saburo Teshigawara crée une œuvre dont l’improvisation de jeu et la liberté de mouvement sont les socles. Pourtant, quand nous le regardons travailler avec une minutie presque obsessionnelle, tant au niveau de la création lumière que de la scénographie, rien ne semble improvisé. Son écriture faite d’alternance de mouvements lents et très rapides, laissant les bras libres de toutes contraintes, est reconnaissable. Comme souvent, il se repose sur de solides danseurs. Ici, sa muse Rihoko Sato l’accompagne.

Nous l’avions appréciée dans un beau solo SHE crée en 2009 à Tokyo. À propos de son travail d’improvisation, le chorégraphe nous a répondu : « Je pense que la danse est une force produite à un moment et à un endroit précis. Le but est qu’elle existe dans un cadre limité, tel que le postulat dramaturgique de départ, la musique, l’éclairage et la durée d’une pièce. Dans ma création, il y a certainement un sentiment d'improvisation, mais le mouvement doit être guidé avec précision. Par exemple, la qualité du mouvement, la synchronisation avec le début ou la fin de la pièce, le volume ou la vitesse que le mouvement crée, l'affinité avec la musique… Il existe différentes réglementations et elles sont complexes. J'appelle cette méthode ”réorganisation spontanée”, pas improviser, mais réorganiser. La qualité du spectacle est déterminée par son adéquation avec le temps et le lieu. Tous ces éléments continuent de créer une création fluide, guidée par la qualité et la spontanéité du mouvement à l’intérieur du corps. C'est donc une réorganisation spontanée ».

Ce chorégraphe ne s’arrête jamais. Le travail chorégraphique est sa drogue, d’où ses nombreuses venues tant au Théâtre National de la Danse de Chaillot qu’à l’Opéra de Paris. En 2013, il a ouvert son espace de création Karas Apparatus à Tokyo où il donne ses créations et des masters class. Les spectateurs assidus viennent régulièrement occuper la soixantaine de sièges de sa petite salle. Il est également très populaire à Paris. De sa nouvelle venue, il nous dit : « C'est vrai, je suis heureux. Mais je ne sais pas pourquoi ».

Jean Couturier

The Idiot du 27 septembre au 5 octobre à Chaillot-Théâtre national de la danse

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