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« Gris » de Myriam Gourfink

La scène est partagée en deux : d’un côté les danseuses, Margot Dorléans, Carole Garriga Deborah Lary et Véronique Weil, de l’autre les musiciens : le compositeur Kasper T. Toeplitz et Philippe Foch. C’est la musique, produite par le frottement de lauzes – cette pierre grise utilisée pour les toitures, qui d’abord, retient l’attention. Minérale mais chantante, mystérieuse et prenante, naturelle et futuriste.

Vidéo réalisée par Eric Legay pour  Danser Canal Historique

 

Les quatre danseuses entrelacées se mettent en mouvement de l’intérieur. Il est toujours fascinant dans les chorégraphies de Myriam Gourfink de voir cet espace-temps si particulier qui est celui que parcourt le corps - nerfs, tendons et muscles pour bouger. Bien sûr, tout cela se passe dans un ralenti organique qui ressortit à la méditation.
Car Myriam Gourfink utilise le yoga pour composer ces diagonales subtiles et ces obliques périlleuses qui évoluent avec une extrême lenteur. Les danseuses imbriquées doivent se mouvoir précautionneusement, en calculant leurs trajectoires afin que l’ensemble reste fluide.

Galerie photo © Laurent Philippe

La musique, produite manuellement par Philippe Foch, par frottements, glissements, et même frappes vers la fin, est immédiatement retravaillée à l’ordinateur par Kasper T.Toeplitz. Le son gronde et vrombit comme un océan en colère, ou produit un son profond, grave et persistant. C’est un flux qui tend au déchaînement.

Les danseuses épousent ce flux, l’accompagnent avec leurs maillots de dentelle grise, donnant lieu à des emboîtements, des corps à corps, des dos à dos. Comme souvent chez Gourfink, la chorégraphie semble celle d’une impulsion initiale qui se déroule pour revenir au point de départ, au point mort pourrait-on dire.

Et comme d’habitude, le spectacle est tout à fait prenant, à condition de s’abandonner à la contemplation.

Agnès Izrine

Centre Georges Pompidou du 10 au 13 février 2016.

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