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« Fluxus Game » de Farid Berki

Farid Berki a ouvert avec brio la 23e édition de Suresnes Cités Danse.

Farid Berki développe depuis plusieurs années déjà une écriture surprenante. Est-ce du hip-hop, n’en est-ce pas ? Peu importe, car c’est un vocabulaire chorégraphique personnel qui réussit à réunir dans un même mouvement toutes les influences qui ont marqué notre époque : photographie, cinéma, dessin animé, BD, la vidéo et même la 3D, ces nouvelles techniques qui ont tissé notre modernité. Et, dans ce sens, le bien nommé Fluxus Game s’inscrit, d’une certaine manière dans les traces du mouvement Fluxus et de ses collages révélateurs des signes qui traversent les époques. Emboîtées comme des poupées russes, les trois parties mettent en scène des périodes différentes, très repérées par la musique : Le Scherzo fantastique de Stravinsky, les musiques populaires des dernières décennies qui rassemblent Lalo Schiffrin et Dany Eifman (célèbres pour leurs compositions pour le cinéma) mais aussi Billy Holliday, et enfin des sons contemporains. Mais plus subtilement, c’est à notre rapport au temps et à son évolution, très significative des moments et des mouvements artistiques de notre histoire, que s’attache Farid Berki, avec ses flux et ses reflux, ses accélérations et ses hésitations.

Galerie photo : Laurent Philippe

De Fluxus, la pièce et ses éclairages très graphiques, garde l’esprit de spontanéité et l’idée de partage, mais aussi l’humour et le rêve. Les projections vidéo (de Laurent Meunier) qui propulsent les personnages dans les nuages ont un côté très surréaliste, tout comme ce jeu d’éclairages (De Jérôme Deschamps) tout en transparences qui module les volumes et l’espace pour créer un monde irréel.

Au niveau de la gestuelle elle-même, on retrouve cette logique de collage avec un premier trio, vrai petit bijou et chorégraphie d’orfèvre, qui utilise autant de hip-hop qu’une inspiration chaplinesque, un second ensemble qui assemble des danses de tous horizons on l’on retrouve des accents de kathak, de capoeira, de claquettes et même de jazz, et même un duo d’ « Écossais » ; et une troisième partie dans laquelle aparaissent des perches qui servent autant d’appui que d’accessoires aussi graphiques que parfois saugrenus et qui mêlent habilement le cirque à la danse…

Galerie photo : Laurent Philippe

Avant que tout cela ne se résolve dans des ensembles éclatés, des combinaisons aussi mouvementées qu’inventives, inclassables, et presque aléatoires, qui mettent en valeur la personnalité singulière de chaque interprète. On est propulsé dans un nouvel art cinétique, qui joue des ombres et des lumières, de la ligne et de la courbe.

C’est un formidable appel d’air, une plongée joyeuse dans les références de l’enfance, de la danse et même… du hip-hop, qui respire un vrai bonheur d’être ensemble dans ses différences. Et c’est bien !

Agnès Izrine

Suresnes Cités Danse du 16 au 18 janvier 2015.

http://www.suresnes-cites-danse.com/2014-fluxus-game

Distribution :
Chorégraphie : Farid Berki
Vidéo Laurent Meunier
Propositions musicales Malik Berki
Regard extérieur Nabil Ouelhadj
Lumières Jérôme Deschamps
Costumes Julie Z
Régie générale David Manceaux

Avec Mustapha Bellal, Farid Berki, Cécile Delobeau, Thomas Dequidt, Olivier Lefrançois, Johnny Martinage, Sandrine Monar, Bernard Wayack-Pambe

 

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