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Festival le Mois Kréyol : la Guyane à l’honneur

Pour sa troisième édition, le festival dédié aux cultures créoles lancé par la chorégraphe Chantal Loïal et la compagnie Difé Kako met en valeur la danse et la musique de Guyane.

Wapa, ce mot vous dit quelque chose ? C’est le nom d’une essence arborifère de la forêt guyanaise, ce poumon de la planète à l’instar de la forêt amazonienne. C’est aussi l’appellation que s’est choisie en 1980 un groupe d’amoureux du folklore de la Guyane, décidé à faire vivre le patrimoine de leur territoire. Ses fondatrices se recrutent au sein de la famille Blérald. Rosange la mère (décédée en 2007), ainsi que ses deux filles Monique puis Patricia veulent transmettre ce qu’elles ont elles-mêmes appris au sein de groupes tels que Dahlia ou Lauriers roses.

Dès sa création Wapa fonctionne comme une grande famille, où dès l’âge de quatre ans, les enfants sont invités à participer aux activités de l’association. Outre des cours de théâtre, ou de cuisine, on peut s’y initier aux traditions musicales et chorégraphiques d’un département appartenant au monde amérindien, que la colonisation européenne a peuplé au 19esiècle d’esclaves africains. D’où une triangulation originale où les lanciers, polkas et mazurkas quadrilles coexistent avec le tambour et la biguine. 

La chanteuse et danseuse Patricia Blérald, qui a succédé à sa mère à tête de Wapa entre 1998 et 2013, est depuis 2014 présidente de la Fédération des associations de musique et de danse au tambour guyanais (FAMDTCG). A ce titre, elle travaille à la sauvegarde et à la valorisation de ce précieux patrimoine immatériel. Invitée, ainsi que Wapa et sa nouvelle présidente Katy Panelle, à participer au festival du Mois Kréyol, elle a présenté son action lors d’une table ronde organisée le 30 octobre au ministère des Outre-Mer.

Quelques jours plus tôt, les festivaliers avaient eu l’occasion de découvrir la richesse de la danse guyanaise lors de la représentation au Théâtre 13 à Paris de la pièce Cercle égal demi cercle au carré, de Chantal Loïal, revisitant les quadrilles créoles. Comme d’autres groupes lors de précédentes dates, les membres de Wapa avaient rejoint la troupe sur le plateau pour interpréter une Boulangère, la forme guyanaise de la contredanse.

Le lendemain, à La Belle Étoile de Saint-Denis (93), danseurs et musiciens avaient fait une nouvelle démonstration de leurs talents en clôture d’une « Journée Kréyol » comprenant un défilé, des jeux, des contes traditionnels, etc. 

De même, à l’issue des échanges de la table ronde, l’assistance a eu droit à une Boulangère haute en couleurs. Cet ensemble de figures héritées du quadrille français du 19esiècle, métissée de rythmes, de pas et de sauts empruntés à l’Afrique, était une parfaite illustration de la conférence qui portait sur l’origine des diverses influences ayant donné naissance aux danses créoles. Outre Wapa, elle réunissait la danseuse et universitaire réunionnaise Logambal Souprayen-Caveri, pour un solo de baratha natyam, et le tambouyen (joueur de tambour traditionnel guyanais) Yann Villageois, ainsi bien sûr que la chorégraphe Chantal Loïal.  

Le Mois Kréyol se poursuit jusqu’au 9 novembre prochain avec un bel éventail de propositions : une soirée de chant lyrique et danse, du théâtre, des rencontres littéraire et cinématographique, des concerts de jazz (Jacques Schwartz-Bart Quartet) et d’afro-caribbean beat (Philo et les voix du tambour), des ateliers d’initiation de musique et de danse, les pièces Répercussions du hip hopeur Jean-Claude Marignale et Au bout du Souffle de la Cie La Mangrove, un DJ set, et une nouvelle représentation le 8 novembre à Fontenay-aux-roses de Cercle égal demi cercle au carré. Autant d’événements à ne pas manquer !

Isabelle Calabre

Ocobre à novembre 2019

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