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« Extremalism » de Greco/Scholten

« Extremalism » de Greco/Scholten marque le début de l'édition 2015 de Montpellier Danse.

Ni grève, ni orage. Rien ne trouble le début de Montpellier Danse 2015. Le ciel est au beau fixe, et les mines aussi, d'autant plus qu' Extremalism d'Emio Greco et Pieter Scholten est porteur d'un apaisement inattendu. L'effet sur le festival a donc été comparable à celui d'un rituel chassant les mauvais esprits de l'an dernier.

Galerie photo : Laurent Philippe

Le corps en révolte ? Tel est le générique des créations actuelles de Greco/Scholten. Le message d'harmonie est d'autant plus inattendu que le binôme amstello-marseillais nous avait habitués à quelques fulgurances cinétiques, vocales et énergétiques. Ils suivent ici pleinement la route de leur volet très esthétique qui s'est affirmé par exemple dans You Para I Diso (2010). À tout instant, l'ordre qui règne sur Extremalism affiche son intention de durer. Les rares conflits qui se dessinent entre les personnages se dissolvent aussitôt dans le bonheur général d'être ensemble, dans un cadre doré qui évoque bel et bien un palais, égyptien peut-être, comme revêtu d'or  végétal, sobre comme dessiné par Saburo Teshigawara.

Galerie photo : Laurent Philippe

L'effet de détente est  majeur, et peut-être porte-t-il un message subliminal intéressant dans le contexte marseillais. Les corps sont ici ceux d'après la révolte, contents de trouver un être-ensemble, dans une soumission volontaire et dans l'amour. Une secte ? Toute rupture esthétique est mise en stand-by, sans doute réservée à d'autres projets sous le générique het lichaam in opstand (le corps  en révolte).

Galerie photo : Laurent Philippe

Extrême ? Le nombre de danseurs, en tout cas pour Greco et Scholten. Pour eux, même une dizaine était hors de portée, à moins de travailler avec une compagnie de ballet les invitant pour une collaboration ponctuelle. Et maintenant, les voilà à la tête d'un ensemble, à former sur le tas, les trente danseurs venant du Ballet National de Marseille et d'ICK Amsterdam ! Il fallait les souder et cet exercice passe nécessairement par un retour aux fondamentaux d'une compagnie : Consensus, cohésion, confiance. Et c'est peut-être le constat le plus important, l'opération est réussie. L'ensemble affiche une parfaite homogénéité. Ce message d'harmonie est en même temps la condition, le chemin et le but de cette création, la première réunissant les deux compagnies.
Galerie photo : Laurent Philippe

Minimaliste ? L'univers chromatique, en couleurs sepia. L'or jauni des rideaux ne varie pratiquement pas, du début à la fin. Et les costumes s'y fondent sans rébellion aucune. Le nombre de danseurs permet cependant de créer des tableaux d'une grande complexité en s'appuyant sur un minimum de variation gestuelle ou visuelle. Pas de rupture non plus avec l'histoire de la danse, mais du vintage chorégraphique. L'ombre de Pina Bausch ressurgit dans les costumes et des ondulations, plus harmonieuses que dramatiques, tout comme l'approche chorégraphique donne une interprétation danse-théâtre d'univers artistiques minimalistes, très en vogue à la même époque. 
Thomas Hahn
 
tournée 2015/16
17-19 septembre: Marseille, La Criée
25 janvier: Amiens, Maison de la Culture
29 & 30 janvier: Sète, Théâtre Molière
13 février: Bruges, Concertgebouw
16 février: Maastricht, Theater an het Vrjthof
19 février: Rotterdam, Schouwburg
29 février: Tilburg
2 mars: Breda, Chassé Theater
4 mars: Utrecht, Stadtschouwburg
6 mars: Amsterdam, Theater de Meervaart

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