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Entretien avec Nina Santes et Célia Gondol

Nina Santes et Célia Gondol ont créé Leaf en 2016 et racontent pourquoi il est devenu évident de réécrire cette pièce qui sera jouée pour la première fois dans sa nouvelle version les 6 et 7 mars à l’Atelier de Paris. 

Danser Canal Historique : Pourquoi ce besoin de faire une recréation de Leaf ?

Célia Gondol : Depuis sa création en 2016, pas mal de choses ne nous semblaient plus d’actualité. Nous avons beaucoup travaillé avec Nina afin de préciser nos idées au niveau des moyens de plateau et surtout au sujet de nos discours. 

DCH : Qu’est-ce qui change entre 2016 et 2020 ?

Nina Santes : Même si les racines de la pièce sont identiques, nous avons poussé plus loin nos intentions dans la notion du concert ainsi qu’au niveau chorégraphique et dramaturgique. La relation à l’amour et au cosmos, de l’hyper proche à l’infini, se dessine sous des formes différentes, c'est-à-dire avec un constat d’effondrement et d’urgence climatique.  Aujourd’hui, nous nous interrogeons sur les réactions de notre corps face à ces faits.

Célia Gondol : C’est justement pour ces raisons qui concernent tout le monde que notre relation au spectateur est plus précisée. 

DCH : Plus précisée, c'est-à-dire ? 

Nina Santes : Il ne s’agit pas d’un spectacle participatif, mais plutôt immersif en débordant du plateau. On réveille un chant de force, on réveille des états avec les gens et ça nous amène à danser et à chanter en déplaçant l’espace donc le focus de la vision.

DCH : De quoi parle Leaf ?

Nina Santes : D’un effondrement, de la fragilité humaine, du corps des femmes, de notre mortalité, de l’amour, du climat, de l’univers… Mais je tiens à préciser que c’est aussi et surtout une pièce joyeuse, lumineuse et pleine d’humour.

DCH : Quelles sont vos inspirations ? 

Nina Santes : Nous nous sommes inspirées de femmes qui ont parlé de ces choses là avant nous. Par exemple, Peggy Seeger, une chanteuse, musicienne, compositrice américaine, activiste féminisme et écologie et aussi du travail d’Hélène Courtois qui est astrophysicienne et cosmographe dont nous avons utilisé des sons de l’univers. 

Célia Gondol : Nina lit After language un poème de Chaia Heller, une poète éco féministe. 

DCH : Vous avez chacune plusieurs cordes à votre arc : chorégraphe, danseuse, chanteuse, plasticienne… comment arrivez-vous à concilier vos spécialités ? 

Célia Gondol : Tout simplement en les mariant. C’est une vraie richesse de s’emparer chacune de nos domaines. Ainsi, comme une communion, tout circule et à tous les niveaux. 

Nina Santes: Nous nous connaissons depuis longtemps ce qui facilite notre travail de création. Cette collaboration est précieuse, très intuitive, évidente même.  

DCH : Ainsi, c’est une proposition à quatre mains.

Célia Gondol : Exactement. Leaf est une pièce totale, un espace sonore et visuel où le chant emmène les corps dans la danse.

Nina Santes : Nous faisons référence au concert chanté, parlé, dansé où chaque tableau est hybride. Notre volonté est de ne pas mettre cet objet dans une seule case, mais de le déplacer. 

DCH : Nina Santes, lors de ces deux soirées à l’Atelier de Paris, vous présentez aussi Pyrame et Thisbé. 

Nina Santes : Oui, c’est une performance sur la célèbre légende grecque que nous avons créée et que nous interprétons avec Soa de Muse.

Propos recueillis par Sophie Lesort

Pyrame et Thisbé & A Leaf· : vendredi 6 mars 2020 à 20h30 et samedi 7 mars 2020 à 18h à l’Atelier de Paris.

Leaf : le 9 juin au CDCN de Bordeaux

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