Entretien avec Amala Dianor
Dimanche 23 et lundi 24 juin 2019, Amala Dianor présentera Falling Stardust, au festival Montpellier Danse. Créé au CDCN Pôle-Sud de Strasbourg cet hiver, Faling Stardust, est sans doute sa pièce la plus ambitieuse à ce jour. Entretien.
Danser Canal Historique : Quel est le propos de Falling Stardust ?
Amala Dianor : Il s’agit d’une pièce de groupe sous influence de danse classique. L’idée de départ était d’amener la technique ailleurs. Je voulais inviter de danseurs qui ont une réelle maîtrise d’une technique dansée, que ce soit la danse contemporaine, la danse classique ou le hip hop, et qui évoluent généralement dans des spectacles basés sur une seule technique, à se révéler autrement, avec leur personnalité, en allant sur un terrain où ils sont quelque peu fragilisés, car ce n’est plus leur virtuosité qui prime. C’est pourquoi j’ai invité aussi des danseurs classiques à venir rencontrer ma recherche sur le mouvement dansé.
DCH : La virtuosité est un terrain partagé entre la danse classique et le hip hop. Comment l’abordez-vous ?
Amala Dianor : Mon travail consiste à gommer la virtuosité purement technique pour qu’elle soit plus diffuse et qu’elle puisse se révéler ailleurs que dans ces explosions qui ponctuent la danse classique et le hip hop. Il s’agit pour moi d’approfondir ma recherche sur le mouvement.
DCH : Comment travaillez-vous les relations entre ces personnages et interprètes ?
Amala Dianor : Il y a sept filles et deux garçons et nous avons mené nos recherches pour créer une proposition qui soit cohérente alors que les individus sont ici extrêmement différents les uns des autres. Il n’r en a pas deux qui se ressemblent ! Chacune et chacun se définissent pas leur danse et leurs personnalités. Allions-nous à évoluer ensemble, ou pas? On arrive alors à quelque chose de l’ordre de la résistance. En ce sens, la pièce est un prétexte à la danse et à donner à voir les interprètes.
DCH : Vous avez travaillé de façon récurrente sur la rencontre d’univers différents. En ce sens, Falling Stardust est votre projet le plus ambitieux réalisé par votre compagnie.
Amala Dianor : En effet. C’est même mon format le plus grand à ce jour. J’y travaille aussi avec un scénographe qui crée un élément de décor assez imposant. Pour ma compagnie, c’est un pas en avant, pour soi-disant jouer dans la cour des grands, avec la création à Strasbourg et une tournée qui inclut Montpellier Danse, la Grande Halle de la Villette en partenariat avec le Théâtre de la Ville et la Maison de la Danse à Lyon.
DCH : La musique est signée Awir Leon que vous avez connu en tant qu’interprète chez Emanuel Gat.
Amala Dianor : En effet, la musique est une création d’Awir Leon qui s’engage dans un dialogue entre musique d’orchestre et musique électronique. Le but est d’avoir une musique entraînante, avec notamment une première partie très physique qui donne envie au spectateur de danser lui-même !
DCH : Comment avez-vous composé cette distribution ?
Amala Dianor : Je voulais travailler avec de jeunes danseurs. Ils sortent du CNDC d’Angers ou du conservatoire de Lyon, ou bien ils arrivent de Cuba ou des Pays-Bas. En même temps, le plus âgé a tout de même trente-sept ans! Cet écart générationnel est aussi très intéressant et contribue à cette grande différence entre tous dans leurs manières d’être, qui rend palpable notre travail sur la cohésion du groupe.
Propos recueillis par Thomas Hahn
Dimanche 23 et lundi 24 juin 2019 à 22h au Théâtre de l'Agora. Dans le cadre du Festival Montpellier Danse 19
Festival Montpellier Danse
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