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« Douar », de Kader Attou

Un cybercafé dans les rues d’Alger. Point de départ du hip-hop en Algérie où la seule façon pour apprendre à danser, au début des années 2000, passait par le téléchargement de vidéos sur Internet.

Une dizaine de danseurs s’élancent, traversent la scène. Ils sont jeunes, pleins d’énergie et, surtout, plein d’espoir et de rêves. Car la jeunesse de « Douar » se projette au-delà de la Méditerranée. Des envies d’ailleurs, de liberté, d’ascension sociale. Pendant que, de l’autre côté de la mer, d’autres rêvent de leur terre d’origine depuis la France. Au loin retentit la sirène d’un bateau. Peut-être la promesse d’un avenir meilleur ? Dans cette pièce chorégraphique, le danseur et chorégraphe Kader Attou, également directeur du Centre chorégraphique national de La Rochelle, et sa compagnie Accrorap mettent en scène l’enfermement, les voyages, les frontières et l’exil sur fond de violon, d’oud arabo-andalou et de mélopées arabes traditionnelles.

Danseurs algériens

Une création née du projet Mekech Mouchkin (Y’a pas de problème en langue arabe) mené par Kader Attou avec Mourad Merzouki, l’un des fondateurs d’Accrorap en 1989 et désormais créateur de la compagnie Käfig et actuel directeur du CCN de Créteil et Val de Marne. Tous deux à Alger, les deux chorégraphes décident de travailler ensemble autour de l’Algérie avec des danseurs locaux, alors que le pays venait de traverser dix années noire. Cette pièce est composée de Douar - qui voit le jour dans le cadre de l’année de l’Algérie en France en 2003 – et de Récréation, de Mourad Merzouki. Un an plus tard, le fondateur de Käfig arrête. Et Kader Attou fait de Douar une pièce autonome.

Pièce engagée

Empli d’une énergie masculine collective, le groupe traverse la scène de part en part, laissant, à chaque fois, l’un des siens de côté pour un solo où il peut s’affirmer. Ou tout simplement exister.

Les sacs de rangement à carreaux d’une célèbre enseigne bon marché utilisés en guise de décor, servent de tremplins à des sauts toujours plus hauts et des performances toujours plus acrobatiques.
Ces jeunes dansent pour tromper une attente, trop longue.

À la fin de cette pièce engagée, les danseurs défilent chacun avec un portrait des premiers interprètes, plus jeunes. Un hommage aux disparus algériens pour lesquels se bat l’association SOS Disparu(e)s et Nassera Dutour, porte-parole du Collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA) et présidente  de la Fédération euro-méditerannéene contre les disparitions forcées (Femed). Car le hip-hop de Kader Attou n’offre pas qu’un moment de danse mais aussi, et surtout, une réflexion sur certaines questions de société.

Jenny Delrieux

17 mars 2015 - CCN de La Rochelle

Douar

Direction artistique et chorégraphie : Kader Attou
Interprétation : Abdennour Belalit, Sim’Hamed Benalima, Fouaz Bounechada, Amine Boussa, Mabrouk Gouicem, Rachid Hamchaoui, Salem Mouhajir, Chaouki Saïd, Hichem Sérir Abdallah
Création costumes : Nadia Genez
Création lumière : Fabrice Crouzet
Musique : Manuel Wandji
Régie générale : Romaric Bourgeois

Production : la Cie Accrorap,
Coproduction : La Coursive Scène Nationale de La Rochelle, le CCN de Franche-Comté à Belfort, Le Prisme de Saint-Quentin-en-Yvelines et le Théâtre Jean Vilar de Vitry-sur-Seine.

Avec l’aide du CNCDC de Châteauvallon.

Avec le soutien du Conseil régional de Franche-Comté dans le cadre de sa convention avec l’AFAA.

 

En tournée

29 janvier 2016 : Saintes
12 avril 2016 : Onet-le-Château
15 avril 2016 : Albi
3 mai 2016: Narbonnes
10 et 11 (ou 11 et 12) mai 2016 Limoges
21 mai 2016: Mende
31 mai 2016 Nérac

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